En Algérie, aucune statistique fiable n'est évoquée sur les patients atteints d'hypercholestérolémie, et ce, en dépit de la sonnette d'alarme tirée par les spécialistes, qui estiment que bon nombre d'Algériens ont un cholestérol élevé pouvant engendrer des complications cardio-vasculaires. Le stress étant la première cause du déséquilibre alimentaire chez le sujet, ce qui le pousse à consommer sans retenue des produits «fabricant» du mauvais cholestérol (LDL), qui prend ainsi le dessus sur le bon, (HDL ou haute densité lipoprotéines). Le diabète, le tabac et l'alcool sont aussi des facteurs prédisposant au cholestérol. Pourquoi manger trop de «cholestérol» alors que notre organisme est capable d'en produire autant qu'il en a besoin ? Cette modération émise par des spécialistes vise principalement à mettre le holà sur la consommation excessive des matières grasses principales, source de fabrication en abondance de cette substance. «Le cholestérol est naturellement produit par notre organisme et sert à la structure des parois de nos cellules. Mais il peut être dangereux s'il s'accumule dans les parois des artères. Le cholestérol exogène [alimentaire] exerce une mauvaise influence sur le cholestérol endogène [intérieur]», estiment les médecins. Ainsi, le concept d'un régime alimentaire relatif au danger encouru par cette graisse de trop qui colle aux artères, n'est pas encore vu dans sa globalité par la population, souvent attirée par les mets à gros… risques. Beignets, chawarma, fritures, poulet rôti baignant dans un bac d'huile…, autant de repas express gras qui ne font, en fait, qu'augmenter le taux de cette matière «assassine». Pourtant, les avis des spécialistes sur le sujet demeurent unanimes : «L'élévation du taux de cholestérol sanguin [hypercholestérolémie] est très souvent le résultat d'une mauvaise hygiène de vie. Dans certains cas isolés, d'autres causes [prédisposition, diabète, troubles organiques] peuvent également jouer un certain rôle. Il faut signaler également l'existence d'hypercholestérolémies essentielles qui sont souvent héréditaires». A vrai dire, une carte difficile à suivre à la lettre si l'ont met en exergue la dégradation du pouvoir d'achat dans notre pays. Quel Algérien à faible revenu est capable de se plier aux règles d'hygiène alimentaire universelles prônant une alimentation variée (viande, volaille, poisson, fruits et légumes frais…) avec une réduction des graisses qui passe à titre d'exemple par l'utilisation de l'huile d'olive qui n'est pas à l'abri de l'envolée des prix ? Le déséquilibre qui en résulte n'est pas sans risque pour la santé. Le cholestérol est l'un des quatre bourreaux du cœur, aux côtés du tabac, de l'hypertension artérielle et du diabète, précise-t-on. En effet, son taux excessif favorise les maladies coronariennes (angines de poitrine, infarctus du myocarde). Pour évoquer la maladie que le cholestérol peur induire, «il vaut mieux parler d'athéromateuse [dépôt de graisses dans une paroi fragilisée] que d'athérosclérose [qui fait à tort croire qu'un processus cicatriciel consolide les lésions]». Par ailleurs, selon d'autres études médicales, il s'est avéré qu'avec une parfaite «glisse» sur les parois de nos artères, le cholestérol poursuivra son bon chemin vers l'approvisionnement des cellules ou vers les issues de l'élimination en cas d'excès. C'est dire que la bonne santé des artères est très importante dans la lutte contre les accidents générés par cette substance grasse. «Qu'il soit absorbé par l'intestin ou fabriqué par le foie – il est véhiculé sous forme de lipoprotéines dans la circulation sanguine vers nos cellules qui l'absorbent selon leur besoin. Ce cholestérol en transit sanguin est appelé LDL-cholestérol [transporté par des Low Densité Lipoprotéines] et est un cholestérol ‘neutre'. Le problème survient lorsque ce cholestérol transporté par les LDL rencontre une artère dont la paroi est irritée [tabac, hypertension, diabète, âge avancé...]. Dans ce cas, il s'y infiltre et s'y dépose irrémédiablement. D'où le nom de ‘mauvais cholestérol'». Dans ce cas, il est responsable de la formation de plaques d'athérome dans les artères du cœur, du cou, des jambes et des reins...», selon le professeur Benoît Boland, interniste aux cliniques universitaires Saint-Luc, spécialisé en prévention cardiovasculaire. Par ailleurs, selon le même spécialiste «le cholestérol excédentaire peut être rejeté de nos cellules pour être capté dans le sang par une autre famille de lipoprotéines, les HDL (High Densité Lipoprotéines) qui se chargeant de le ramener vers le foie, qui l'élimine par la bile vers l'intestin. Le plus important est d'avoir un bon équilibre entre les deux types de lipoprotéines [LDL et HDL]. Lorsqu'un rapport élevé s'installe, les artères ont tendance à s'engorger de cholestérol, et cela d'autant que leur tunique interne [l'endothélium] est abîmée par le tabac, le diabète, une trop haute tension artérielle». Une formule magique et simple pour la préservation des artères en bon état est livrée par les spécialistes. Il s'agit du «0-5-30», autrement dit 0 cigarette, 5 portions de fruits et de légumes/jour et 30 minutes d'activité sportive, si possible, par jour. En matière de traitement «préventif» contre le cholestérol, ces dernières années, la tendance «bio» aura pris le dessus sur le marché en proposant des produits 100% de nature végétale. «Les phytostérols comptent parmi les lipides [graisses] présents dans les aliments végétaux : huiles, céréales, fruits et légumes frais, fruits oléagineux comme les cacahuètes et les amandes. Les stérols ont une structure chimique très proche du cholestérol, mais ils n'en présentent pas les inconvénients pour la santé. Le cholestérol, quant à lui, se concentre dans les aliments d'origine animale : œufs, abats». L'efficacité de ces «antidotes» a été déjà mise à l'épreuve depuis 1953. Alors s'ensuivront plusieurs travaux sur le contexte, qui, aujourd'hui, sont confirmés à travers le large éventail proposé à base de ces aliments (huiles de maïs, colza, tournesol, soja, graines de sésame, noix de cajou, amandes, cacahuètes…) dont les vertus minimisent, voire absorbent une partie du mauvais cholestérol. En conclusion, la lutte est sans merci entre le «bon cholestérol», qui aide à nettoyer les artères, et le mauvais qui tend à les bloquer. «Pour éviter d'éventuelles complications, le recours à un test permettant de doser la totalité de cette matière est plus que requise, en vue de débuter soit un traitement, soit un régime alimentaire adéquat», nous préciseront des médecins. Il est à savoir qu'ils préconisent deux types de traitement : des régimes diététiques permettant la normalisation de l'hyperlipémie et des médicaments hypocholestérolémiants. N. H.