Photo : Slimene S. A. Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a adressé un message à l'occasion de la journée mondiale de l'eau, célébrée le 22 mars de chaque année, dont voici le texte intégral : «Jamais, depuis les premiers pas de l'homme sur Terre, les questions liées à l'eau ne se sont posées en des termes aussi dramatiques qu'en ce début de millénaire. Quand un milliard d'être humains peinent chaque jour pour trouver de l'eau potable et quand plus du tiers de la population mondiale n'a pas accès à des systèmes d'assainissement adéquats, parler de «crise mondiale de l'eau» n'est en aucun cas une exagération, mais une appréciation réaliste et objective de l'un des plus grands défis auxquels est confrontée l'humanité tout entière. Des tensions extrêmes s'exercent à chaque étape du cycle de l'eau. Ainsi, durant les phases de mobilisation, de traitement, de distribution et de recyclage, se confrontent les impératifs de partage, de service public, de développement économique et d'écologie. L'homme fait face à travers la crise de l'eau, ressource aujourd'hui rare, fragile et inégalement répartie, à l'une des premières et certainement la plus importante des conséquences planétaires directes de son action sur son environnement. Depuis plus d'une décennie, l'Algérie a fait de l'eau une priorité nationale. Les investissements considérables qui ont été consentis durant ces années se sont traduits par une nette amélioration des indicateurs du développement humain en matière de ressources en eau. Ainsi, le taux de raccordement aux réseaux d'alimentation en eau potable est actuellement de 93% et celui du raccordement à l'égout de 86%. La dotation quotidienne moyenne en eau potable par habitant a atteint les 168 litres distribués dans plus de 70% des chefs-lieux de commune. Ces chiffres, qui placent l'Algérie dans le peloton des pays ayant atteint les objectifs de développement du millénaire fixés par l'Organisation des Nations unies en matière de ressources en eau, nous permettront de faire face à la pénurie de l'eau et déterminent les actions que nous devrons continuer à mener en matière hydrique, à savoir les chantiers de préservation de la ressources, de sa gestion et de son recyclage. Les instances internationales ont justement placé la célébration de la journée du 22 mars de cette année sous le thème «de l'eau propre pour un monde sain». C'est là une invitation à la qualité du service et des usages de l'eau à laquelle l'Algérie souscrit pleinement. Notre pays enregistre par ailleurs des avancées significatives en termes de qualité de l'eau le long de toutes les étapes de son cycle. Ainsi, en matière d'alimentation en eau potable, 60 stations de traitement produisent annuellement 2,75 milliards de m3 d'eau dont les critères de potabilité sont contrôlés par un réseau constitué de 120 laboratoires spécialisés. L'Algérie se fixe comme objectif de produire avant l'an 2015, près de 3,6 milliards de m3/an dans les mêmes conditions de qualité et de sécurité sanitaires, en conformité avec les normes universelles. Concernant le volet assainissement, les investissements réalisés permettent à notre pays de disposer d'une capacité installée d'épuration des eaux usées, de 800 millions de m3/an. Ce chiffre devra passer en 2015 à 1,2 milliard de m3/an (alors qu'il n'était que de 90 millions de m3/an en 1999). Soit une capacité de traitement des rejets de l'ordre de 97%. Au-delà de l'amélioration de la qualité de vie du citoyen, ces volumes d'eau récupérés devront participer à développer l'activité agricole tout en représentant un gain important en matière de ressources hydriques. L'impact de ces réalisations en matière de santé publique est, lui aussi, de première importance. En effet, la mise en service des réseaux de collecte et de traitement des eaux usées en milieu urbain ou rural, s'est toujours traduite par un net recul des maladies à transmission hydrique et dont le nombre a régressé de 30% de 2001 à 2010. Par un effort soutenu, l'Etat a fait du droit à l'eau une réalité pour le citoyen à travers l'ensemble du territoire national. Les Algériennes et les Algériens doivent savoir que la garantie de ce droit ne résulte pas de la simple volonté politique. Elle est en effet tributaire du comportement quotidien de chacun d'entre nous. Les pratiques polluantes et de gaspillage mettent en péril la ressource hydrique bien plus que les changements climatiques et les phases de sécheresse qui ne sont, selon nombre de références scientifiques, que les conséquences de l'action irréfléchie de l'homme. Aucun investissement en matière de ressources en eau, quelle que soit son importance, n'atteindra l'impact qu'une démarche nationale et solidaire d'économie et de préservation de l'eau à laquelle j'invite tous nos concitoyens pour notre bien et celui de nos enfants».