Photo : Fouad S. Les ministres chargés des secteurs du Travail, des Ressources en Eau, de l'Agriculture, de l'Industrie et de la Promotion des investissements et la Santé ont, au cours d'une séance plénière de l'APN consacrée aux questions orales, répondu aux préoccupations des députés. Les membres du gouvernement ont eu à répondre à 12 questions au total se rapportant entre autres au dossier de la retraite, à la gestion déléguée de l'eau, confiée à des entreprises étrangères dans les grandes villes, l'importation de la viande durant le mois de ramadhan. Ainsi que la gratuité des soins dans les hôpitaux cubains installés en Algérie. • M. TAYEB LOUH : LE DOSSIER DES RETRAITES BIENTÔT SUR LE BUREAU DU PREMIER MINISTRE Répondant à une question d'un député qui a demandé des explications sur la suppression de la retraite anticipée, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, a fait savoir que la commission chargée du dossier installée à l'issue de la 13e tripartite a finalisé ses travaux et devra soumettre ses conclusions prochainement au Premier ministre qui fixera la date du sommet tripartite. Le ministre a souligné que les deux commissions chargées des dossiers des allocations familiales et des mutuelles n'ont pas encore terminé leurs travaux et ont respectivement un délai jusqu'à la fin avril et la fin de l'année. La priorité est accordée au dossier de la retraite. Le ministre a expliqué aux députés le pourquoi de la décision du retour à l'ancien système de la retraite. Le départ sans conditions d'âge a engendré, selon lui, d'énormes dépenses qui sont à « l'origine du déficit du fonds national de la retraite qui a dégagé 360 milliard DA pour ce système. Comme il avait eu recours à la caisse d'assurance chômage en contractant un prêt de 10 milliards DA alors que le prix du baril de pétrole était de 19 dollars ». Raison pour laquelle, le gouvernement a décidé de mettre un terme à ces dépenses et de préserver le principe de la répartition et la solidarité dans le système de retraite. A l'occasion, le ministre a rassuré que les acquis des travailleurs sont préservés et que celui qui ouvre droit à la retraire anticipée avant la promulgation de la loi pourra en bénéficier même après l'application de cette dernière. En marge de la séance, il a annoncé que les conventions de branches pour le secteur économique public et les conventions cadres pour le secteur économique privé seront finalisées le 1er mai à l'occasion de la fête des travailleurs. • M. ABDELMALEK SELLAL : GESTION DÉLÉGUÉE DE L'EAU, UNE DEUXIÈME ÉVALUATION CET ÉTÉ Après la mise en demeure adressée aux entreprises chargées de la gestion déléguée de l'eau, il y a deux mois, pour bousculer les sociétés françaises à Constantine et à Annaba, les travaux ont nettement avancé. C'est ce qu'a affirmé le ministre des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal en marge de la séance plénière de l'APN consacrée aux questions orales. Il a souligné qu'une évaluation des travaux sera établie cette année et c'est en fonction des résultats qu'une décision sera prise. « Si nous constatons un retard nous procéderons à une deuxième mise en demeure qui engendrera la résiliation des contrats ». Pour ce qui est de la Seaal, les résultats réalisés jusque-là sont satisfaisants et que son sort sera tranché par le gouvernement, note le ministre. A une question d'un député ayant trait à la préservation des terres agricoles de la wilaya de Chlef menacées par les inondations, le ministre a fait savoir qu'un projet est en cours d'étude portant sur la protection de la plaine de Safsaf. Un projet qui nécessitera le tiers du budget de la wilaya, a indiqué M. Sellal tout en précisant qu'un bureau d'étude serbe a été désigné. « L'opération consiste à la réduction du volume du barrage d'irrigation, à la mise en place de 4 vannes mobiles et au recalibrage de Oued Chlef à 10 km », a expliqué le ministre. • M. HAMID TEMMAR : L'ÉLABORATION D'UNE STRATÉGIE NATIONALE DE L'AGROALIMENTAIRE SE FERA AVEC LES CONCERNÉS Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, M. Hamid Temmar a souligné ue « le gouvernement modifiera le secteur public et celui-ci sera complètement changé », citant au passage les Sociétés de gestion et de participation (SGP). Répondant à une question posée par la députée Louiza Hanoune ayant trait à la gestion de l'Agence nationale des métaux précieux (Agenor) et sa mise à niveau et de la quantité de 10 tonnes d'or falsifié qui circule sur le marché national, le ministre a tenu à préciser que cette entreprise n'a aucune relation avec la production mais sa mission principale se limite à la distribution et à la transformation. La production est du ressort de l'entreprise Enor qui dépend du ministère de 'Energie et des Mines, précise le ministre. Il a fait savoir qu'Agenor a réalisé un chiffre d'affaires de 690 millions DA en 2009 avec un effectif de 90 travailleurs. Il a souligné que le marché des métaux précieux est soumis à la loi de la concurrence et que toute personne désirant commercialiser ou travailler dans la transformation des métaux précieux doit se soumettre à un cahier de charges. Evoquant, par ailleurs, l'industrie agroalimentaire, le ministre a souligné la nécessité d'impliquer tous les opérateurs économiques ainsi que les parlementaires pour « l'enrichissement et l'élaboration d'une stratégie industrielle globale ». Il a fait savoir que l'agroalimentaire constitue le plus important secteur qui contribue à hauteur de 50% à la production industrielle nationale employant 120.000 travailleurs, soit 40% du secteur. Le privé occupe 85% de la part de marché alors que le secteur public assure que 15% de la valeur ajoutée nationale. «Le secteur public joue beaucoup plus le rôle de régulation du marché que la production», a fait remarquer le ministre avant de préciser que ce secteur se limite dans les domaines de la mouture de céréales et de la production laitière. Il va sans dire que sur les 135 entreprises nationales de production laitière, 15 relèvent du secteur public. Le nombre de minoteries publiques a atteint 56 sur les 400 activant au niveau national. • M. RACHID BENAÏSSA : UN AVANT-PROJET DE LOI RELATIF AUX MODALITÉS DE CONCESSION DES TERRES AGRICOLES DU DOMAINE PRIVÉ DE L'ETAT EN COURS D'ÉLABORATION Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a souligné que son département œuvre pour assurer les stocks de viande ovine pour assurer une meilleure disponibilité notamment ors du mois de ramadan. « C'est une manière de réguler le marché et de stabiliser les prix», a-t-il dit avant d'ajouter qu'un appel d'offres national et international a été lancé pour l'importation de la viande ovine congelée. Des autorisations vont être octroyées aux opérateurs privés désirant importer la viande ovine, note également le ministre précisant que « des démarches ont été entamées dans ce cadre mais rien n'est concret ». A la question de savoir si l'Algérie importera de la viande fraîche du Soudan, M. Benaïssa a souligné que « pour le moment aucune demande n'a été enregistrée au niveau du ministère », rassurant au passage qu'« aucune viande ne sera importée si les conditions sanitaires ne sont pas conformes à notre législation». Cela étant dit, M. Benaïssa a fait savoir que son département a reçu dernièrement les représentants de l'Union soudanaise des agriculteurs et a enregistré leur volonté de coopére avec l'Algérie. S'agissant de l'exportation de l'orge, une décision prise dernièrement par le gouvernement, le ministre a souligné « que l'Office national interprofessionnel des céréales (OAIC) est en discussions avec certains opérateurs et examine leurs offres pour une éventuelle vente sur le marché international ». Par ailleurs, il a indiqué qu'un avant-projet de loi relatif aux modalités de concession des terres agricoles du domaine privé de l'Etat est en cours d'élaboration. Celui-ci « prévoit une concession de type individuel d'une durée de 40 ans renouvelable visant à conforter les agriculteurs dans leur activité de producteurs en remplaçant le droit de jouissance reconnu aux membres des exploitations agricoles collectives (EAC) et exploitations agricoles individuelles (EAI) par le droit à la concession limité dans le temps, mais renouvelable », a expliqué le ministre. A propos des crédits des agriculteurs, le ministre a cité les 700 bénéficiaires pour la réalisation de 760 projets agricoles d'une valeur de 1,8 milliard DA. Sur ce total, il y a 343 qui ont enregistré un échec. • M. SAÏD BARKAT : LA GRÈVE DES PRATICIENS DE LA SANTÉ A ÉTÉ GELÉE SUITE À LA DÉCISION DE LA JUSTICE SANS QU'IL Y AIT DE MENACE Le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière assure que la grève des praticiens de la santé a été gelée suite à la décision de la justice sans qu'il y ait de menace. « J'ai fait preuve de patience en attendant trois mois pour réagir», souligne M. Saïd Barkat affirmant que la porte du dialogue reste ouverte concernant les négociations sur les indemnités. Le niet est catégorique, souligne-t-il, concernant le logement de fonction ainsi que le regroupement des médecins généralistes, chirurgiens dentistes et pharmaciens dans le même statut particulier. Au sujet de la pénurie des vaccins pour bébé, M. Barkat a fait savoir qu'effectivement il y a une tension sur ce produit, s'interrogeant sur sa disponibilité chez le privé et non pas dans les structures sanitaires publiques. Le ministre rassure à l'occasion que tous les vaccins seront disponibles d'ici à la fin de ce mois. Evoquant les hôpitaux d'ophtalmologie cubains implantés en Algérie, le ministre a annoncé la gratuité des soins. Il va sans dire que la gestion de ces établissements sanitaires reviendra aux Algériens. Outre l'hôpital de Djelfa qui a ouvert ses portes, « six autres hôpitaux ophtalmologiques cubains sont en cours de réalisation à l'instar des hôpitaux de Ouargla, Bechar et El Oued qui seront bientôt inaugurés ainsi que trois autres hôpitaux à Sétif, Tlemcen et Tamanrasset dont les travaux de réalisation n'ont pas encore été entamés », a précisé le ministre indiquant qu'une enveloppe de trois milliards DA a été dégagée pour la réalisation de quatre de ces hôpitaux. Plus loin, le ministre a indiqué que toutes les cliniques privées, notamment de chirurgie dentaire, sont tenues d'utiliser des moyens de stérilisation modernes et qu'un cahier de charges des cliniques privées sera élaboré. C'est dans ce cadre également qu'il a été décidé la formation de 180 contrôleurs de l'hygiène au niveau des infrastructures de santé. « Un délai de 20 jours est accordé aux cliniques pour s'équiper de matériel de stérilisation au risque de leur fermeture », menace-t-il.