Photo : Fouad S. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Benaïssa a déclaré hier lors d'une réunion d'évaluation des contrats de performance que l'avant-projet de loi sur les terres agricoles en cours d'approbation «va régler pas mal de problèmes» et surtout «stabiliser ceux des agriculteurs en place» et les encourager en plus à faire du partenariat et des investissements. Cette loi vise donc «exclusivement les terres du domaine privé de l'Etat et constitués d' Exploitations agricoles Individuelles (EAI) et d'Exploitations agricoles collectives (EAC ) régies par la loi de 1987», précise-t-il . Pour M. Benaïssa, ces terres sont «évaluées à 2,5 millions d'hectares sur les 47 millions que compte l'agriculture algérienne. De plus, les exploitations seront ainsi mieux outillées à travers des actes authentiques pour développer «un partenariat dans le domaine mais avec le privé national et non étranger», précise encore M. Benaïssa. Il faut noter que la loi en question va instaurer un système de concession sur 40 ans renouvelables, ce qui est nouveau par rapport à la formule de jouissance actuelle qui n'a pas de titre et pose problème au niveau du montage de crédits auprès de banques, ce seront donc «autant de questions et d'obstacles qui seront ainsi levés», ajoute le ministre. Les concessions seront accordées avec des titres en individuel ou collectif, à condition de respecter «la viabilité de la concession» dans le cas d'une option en individuel. «Nous ne ferons pas de la collectivisation forcée», dira encore le ministre de l'Agriculture. Il convient de noter que le gouvernement vient de décider la réhabilitation de l'Office national des terres agricoles qui sera, à ce titre, le «seul interlocuteur entre les pouvoirs publics et les bénéficiaires». PLUSIEURS ENTREPRISES DE SOUTIEN À LA PRODUCTION CRÉÉES D'ICI FIN MAI Pour le ministère de l'Agriculture, «il faut régler le problème du statut» des terres en question pour «libérer l'ensemble des forces et améliorer ainsi la sécurité alimentaire ». Le ministre de l'Agriculture a rappelé hier que son département se donne tous les instruments pour réaliser ces objectifs. «Tout est clair dans le secteur» et les «objectifs sont tracés et validés pour les cinq années à venir» par les pouvoirs publics, et même par le président de la République. Il citera à cet égard les récentes décisions du Conseil des participations de l'Etat (CPE) qui vient de prendre la décision de création de plusieurs entreprises de soutien à la production et le rattachement d'entreprises existantes au ministère de l'Agriculture. C'est le cas des Giplait, groupements de production de lait qui étaient indépendants et qui chapeautaient les entreprises de production de lait. Il est également question de reprendre le BNEDER, bureau d'étude de développement rural. Quant aux nouvelles entreprises agricoles, on peut citer la création d'une entreprise chargée du froid qui doit réhabiliter les unités de l'ex-Enafroid et investir dans le domaine des entrepôts du froid en complément des initiatives du privé. Dans le domaine de la production animale, M. Benaïssa parle de la création de complexes d'abattage modernes, trois, l'un à Djelfa, l'autre à Msila et enfin un troisième à Bougtob, à l'ouest du pays. Dans le domaine du traitement phytosanitaire aérien, une filiale sera lancée avec le concours de la compagnie Tassili Airlines. Le ministère va, par ailleurs, créer une société de génie rural, un groupe qui s'occupera des semences, des plants et des géniteurs, «il prendra en charge la gestion des 70 fermes agricoles pilotes». La société d'aménagement et de planification agricole, elle, se chargera du développement des produits du terroir comme le raisin, les dattes …Toutes ces sociétés seront créées d'ici fin mai, précise-t-on. Outre un contrat de dix ans signé avec les unités de production de matériel agricole (tracteurs et moissonneuses - batteuses) pour la rénovation, la Caisse de mutualité agricole, la CNMA, va essayer de développer et généraliser l'assurance agricole.