Il existe des gens qui préfèrent le statu quo. Ils n'aiment pas la lumière et évoluer dans la clarté. » C'est en ces termes que Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, a tenu à répliquer à la polémique qui a suivi le projet portant consécration prochaine du régime de la concession comme mode d'exploitation des terres agricoles. Intervenant hier devant les cadres de son département, lors d'une réunion consacrée à l'évaluation trimestrielle des contrats de performance, M. Benaïssa est monté au créneau pour défendre bec et ongles « son » avant-projet de loi fixant les modalités d'exploitation des terres agricoles du domaine privé de l'Etat, particulièrement les Exploitations agricoles collectives (EAC) et individuelles (EAI). « J'ai lu dans la presse que des gens parlent de nationalisation ou/de partenariat avec les étrangers. La surenchère ne sert à rien. Nous refusons la situation de statu quo. Nous voulons mettre fin au collectivisme imposé. Le seul objectif de ceux qui s'opposent à cet avant-projet de loi est de maintenir cet état de statu quo (…) N'accordez pas d'attention à ce genre de déclarations », a lancé M. Benaïssa à l'adresse des cadres de son ministère. L'intervenant n'est pas allé jusqu'à nommer les parties qui s'opposent à cette nouvelle gestion des terres agricoles. Désormais, les exploitations agricoles collectives et individuelles, régies actuellement par la loi 87-19 du 18 décembre 1987 selon le droit de jouissance, seront remplacées par des sociétés civiles d'exploitation agricole. La superficie des EAC et EAI concernée par ce texte s'élève à 2,5 millions d'hectares sur 47 millions d'hectares de la surface agricole utile, selon les chiffres fournis par le ministre. L'avant-projet de loi fixant les modalités d'exploitation des terres agricoles du domaine privé de l'Etat, objet de la polémique, a été récemment examiné et endossé en Conseil du gouvernement. « Cet avant-projet de loi déjà en discussion, renchérit l'orateur, vise essentiellement à promouvoir la mise à niveau des exploitations agricoles par la modernisation de leur gestion, à combattre les phénomènes d'abandon des terres et le détournement de leur vocation et à sécuriser l'agriculteur dans ses droits d'exploitant. » Pour le premier responsable du secteur, ce texte permettra, une fois concrétisé, un accès facile aux crédits bancaires ainsi que la mise en place d'un partenariat fructueux entre les opérateurs nationaux.