«Certains cercles ont déformé de manière volontaire les déclarations du ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales ayant trait aux nouvelles mesures édictées pour la conception du passeport et de la carte nationale biométriques ». C'est ce qu'a indiqué, hier, M. Talbi Mohamed, directeur général des libertés générales et des affaires juridiques auprès de ce département dans une communication présentée à l'occasion d'une journée d'étude initiée par le Conseil de la nation intitulée « l'administration électronique : la politique nationale dans le domaine des technologies d'information et de la communication ». Pour mettre définitivement fin à la polémique autour de ces deux nouveaux dossiers, M. Talbi affirme concernant notamment la barbe et le port du voile sur les photos d'identité que, contrairement à ce qui a été colporté par la presse, M. Zerhouni n'a en aucun moment dit que le citoyen est libre de se soumettre ou non à ces mesures exigeant l'apparence des oreilles et du haut de la tête, en assumant la pleine responsabilité des conséquences contraignantes que cela peut engendrer. L'orateur tranche : « les mesures sécuritaires doivent être appliquées. C'est une exigence de l'Organisation mondiale de l'aviation civile ». D'autant plus que la reconnaissance faciale avec tête nue date de 1977 et non pas d'aujourd'hui. Les mesures biométriques vont être généralisées au niveau de tous les aéroports internationaux. Ce qui signifie qu'il faut aller de l'avant et ne pas faire marche arrière. Tout en certifiant que le but premier de l'instauration de la formule biométrique est de sécuriser au mieux le citoyen, M. Talbi fait savoir à titre indicatif que depuis le 4 avril, date du lancement de l'opération, 50.000 extrait de naissance 12 S ont été délivrés au niveau des communes. La particularité : cet nouvel acte de naissance est conçu avec un papier sécurisé selon les techniques bancaires et en filigrane on remarque le sceau de l'Etat. Dans ce contexte et selon les récentes statistiques, signale encore M. Talbi, l'écrasante majorité des rendez-vous pris pour procéder au renouvellement des passeports sous la forme biométrique, ont été respectés par les citoyens. «C'est un passeport que l'on veut algérien à cent pour cent. Algérien dans sa configuration et algérien dans sa conception. Il contiendra des symboles forts de notre histoire tels que la guerre de l'invasion en 1830 et la joie de la libération en 1962 », a-t-il précisé. M. Nourredine Mourad, commandant de la gendarmerie nationale, ingénieur en informatique, a fait savoir également dans une communication intitulée « la biométrie dans la CNI et le passeport », que tous les efforts sont consentis en vue d'élaborer « un passeport digne de l'Etat algérien ». A cet effet, 64 sites pilotes ont été mis en place pour prendre des rendez-vous avant l'enrôlement. Le conférencier certifie à l'adresse des concernés qu'une sécurisation totale des données sera garantie aux citoyens et nul ne peut se connecter sur le réseau de traitement des dossiers. La moyenne de l'enrôlement est de 30 demandes par jour. A titre d'information, il expliquera, à propos de la reconnaissance faciale, qu'elle contient 36 points caractéristiques dont 20 sont visibles. « Plus la photo comporte des points qui ne sont pas visibles, plus le citoyen sera confronté à des problèmes », a-t-il dit en indiquant que le visage doit dominer la photo de 70 à 80% et qu'elle doit être prise avec un fond blanc ou gris. M. Nourredine Mourad fait savoir que sur le passeport figure le sigle de l'organisation mondiale de l'aviation civile. Pour ce qui est du coût de l'opération, plus de 2,5 millions de dollars ont été déboursés uniquement au niveau des daïras. Il faut noter par ailleurs que les participants à cette conférence sur l'administration électronique ont unanimement souligné la nécessité de mettre en place une stratégie claire, en la matière touchant tous les aspects dans ce domaine. Il est nécessaire, selon eux, de faire une véritable évaluation de la situation de la E-administration qui entre dans le cadre de la stratégie E-Algérie 2013.