Histoire n L'Algérie a rejoint la convention de Genève avant même son indépendance, soit en 1959. Les nouvelles donnes internationales exigent une mise en conformité du droit international humanitaire, ont souligné, hier, les intervenants au Forum d'El-Moudjahid, faisant observer que la question de trouver des définitions précises pour le terrorisme, la piraterie et autres agressions armées, s'impose. «Dans ces cas de figure, il est impossible de procéder au jugement d'un auteur de crime contre l'humanité, compte tenu de l'absence de lois relatives à ce genre de conflits dans le droit international humanitaire», ont-ils expliqué. Ces phénomènes nouveaux sur la scène internationale, constituent une menace pour la stabilité de la situation humanitaire, déjà fragilisée à travers le monde par l'inapplication des dispositions de la convention de Genève. Faute de ratification de celle-ci, qui prévoit la protection des victimes des conflits armés, par plusieurs acteurs de la politique internationale, de nombreux civils perdent la vie chaque année aux quatre coins du globe, regrette Chérif Atlam, coordinateur régional au sein du Comité international de la Croix-Rouge (Cicr). Lors de cette rencontre organisée dans le cadre de la célébration du 1er anniversaire de la création de la Commission nationale du droit international humanitaire (Cndih) et le 60e anniversaire de la promulgation de la convention de Genève, l'article n°1 de cette dernière a été indexé. Stipulant que chaque pays est tenu de respecter et faire respecter les dispositions de la convention en question, les experts mettent en garde contre l'utilisation, par les grandes puissances, de cet article pour des fins autres que celles définies par la convention. Pour étayer leurs argumentations, ceux-ci ont cité l'exemple de la guerre menée par les USA en Afghanistan ou encore en Irak. Néanmoins, la dernière agression israélienne contre la population de Gaza, reste l'événement qui a marqué l'histoire de la violation du droit international humanitaire et celui des droits de l'homme. «Le génocide commis contre les populations de Gaza par l'armée israélienne en utilisant des armes prohibées et en s'attaquant même aux représentations des organisations humanitaires, nécessite une réflexion profonde quant au maintien de la convention telle que conçue il y a 60 ans», ont souligné ces spécialistes. Un autre problème soulevé durant cette rencontre, est celui de la neutralité de la Croix-Rouge internationale. La représentante du CICR en Algérie, Mme Eva Svoboda, a été saisie sur la question de l'adhésion du Croissant-Rouge sahraoui à ce comité. Elle a expliqué que le refus d'accepter la candidature du Croissant-Rouge sahraoui à son comité, découle principalement de problèmes administratifs. En définitive, ces experts ont souligné la nécessité d'œuvrer en dehors des conflits pour permettre la promotion effective de l'application du droit international humanitaire et éviter les génocides qui se produisent aux quatre coins du globe.