Course Deux candidats sur la ligne de départ et un président qui fait déjà campagne pour un second mandat. Avec l?alignement officiel du leader du MRN pour l?élection présidentielle et le retrait des formulaires par l?ancien Chef du gouvernement, Mouloud Hamrouche, la course vers le Palais d?El-Mouradia se précise. Si les candidats potentiels désignés sous l?appellation des «10 + 1» laissent encore planer le doute sur leur participation au jeu électoral, exigeant des garanties sur la probité du scrutin, mais plus pour se donner du temps et laisser venir, les deux hommes se démarquent et se disent prêts à affronter le président qui se présentera à sa propre succession. Tout en tombant à bras raccourcis sur le pouvoir, le président du Mouvement pour le renouveau national, Abdallah Djaballah, a annoncé la couleur avec un projet de société taillé pour une République islamique. Confiant quant à sa position pour les prochaines élections, le désormais candidat a affirmé que «le MRN a constaté que la nation a clairement exprimé son besoin d?un changement et n?a d?ailleurs jamais cessé de le réclamer». Quant à Mouloud Hamrouche, qui a vu sa candidature appuyée, en octobre dernier, par un comité, il a fait part en décembre, dans un communiqué, que «l?heure n?est plus à la cooptation d?hommes. (?). La cooptation a favorisé le reniement et l?irresponsabilité». Les prochains jours s?annoncent chauds avec le périple-marathon que Bouteflika compte effectuer dans pas moins de 12 wilayas, les «10 + 1» lui reprochant de faire campagne avec les deniers de l?Etat et de mobiliser toutes les institutions du pays pour rempiler pour un deuxième mandat. Pris par le temps, le corps électoral devant être convoqué le 6 février, le président a décidé de mettre les bouchées doubles pour gagner le maximum de régions dont il compte s?allier les populations. Sa gigantesque tournée le mènera dans 17 régions du pays (hormis la Kabylie) en un temps record, du 5 au 23 février. Une campagne avant l?heure qui irritera sûrement ses détracteurs soucieux de légalité, puisqu?une fois le corps électoral convoqué, et en tant que candidat, ce qui est vraisemblablement le cas, le président devra s?abstenir de faire campagne avec les moyens de l?Etat.