Interrogation n Ils sont nombreux à se demander pourquoi les autorités ont recours depuis quelque temps à la main-d'œuvre étrangère pour la réalisation de nombreux projets. Les gens ont même l'impression que les étrangers sont favorisés alors que le pays devait donner la priorité en matière de recrutement aux Algériens. Sans le dire explicitement, de hauts responsables laissent entendre que les entreprises locales sont loin des performances des étrangers, notamment des Chinois, par exemple, dans le bâtiment et d'autres secteurs économiques. Autrement dit, il y a un manque terrible en matière de main-d'œuvre qualifiée particulièrement dans le secteur du BTP. Les entrepreneurs algériens se sentent ainsi de plus en plus menacés par les firmes étrangères qui ont plus d'atouts à faire valoir. Cet état de fait a fait que le nombre de travailleurs étrangers en Algérie est passé de 543 en 1999 à 45 000 en 2009. Selon les chiffres communiqués par le centre national du registre du commerce (Cnrc), plus de 2 600 entreprises étrangères originaires de 71 pays exercent en Algérie. La plupart d'entres elles sont des petites et moyennes entreprises (PME), spécialisées dans l'importation et les travaux publics. Le rapport annuel de 2006 du CNRC révèle l'existence de plus de 4 55 compagnies syriennes exerçant sur le sol algérien, soit plus de 17,4%. Elles sont spécialisées notamment dans l'importation et l'exportation du textile. Les Français sont présents avec 429 compagnies, soit 16,4%, dont des bureaux d'études et d'expertise technique et des compagnies d'importation de moyens et d'équipements industriels, particulièrement dans le domaine de l'informatique et de la bureautique, des banques et à un degré moindre, des services. Les 45 000 travailleurs étrangers répertoriés représentent quelque 105 nationalités. 51% d'entre eux ont investi le BTP, 41,2% l'industrie, particulièrement les hydrocarbures, 3,6% le secteur des services et 0,2% l'agriculture. Selon le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, 23% des travailleurs étrangers sont de haut niveau. Si les Chinois constituent le taux le plus important avec 45% des effectifs, les Egyptiens représente 11%, suivis des Italiens 3,5%, des Philippins, des Américains, des Français et des Canadiens, dans une proportion de près de 3% pour chacune de ces nationalités. Quatre villes, à savoir Alger, Ouargla, Oran et Adrar accumulent à elles seules 67% de la main-d'œuvre étrangère, alors que les wilayas d'Illizi, Skikda, Boumerdès et Mila en accueillent 15%. Le reste est réparti à travers 35 wilayas à l'exception de Tébessa, Guelma, El-Oued et Tindouf.