Ils sont venus d'au moins 150 pays. On les trouve surtout dans les secteurs des hydrocarbures et de l'habitat. Ce sont là ces étrangers qui travaillent légalement en Algérie. Leur nombre est de plus de 18 000 cette année. Ils devraient être deux fois plus nombreux l'année prochaine. L'information a été révélée, hier, à Alger par Djamel Ould Abbas, ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale, lors d'une journée d'information sur la main-d'œuvre étrangère. Parmi ces travailleurs, il y a bien sûr ceux qui ont accompagné leurs entreprises installées sur le sol algérien. Comme on trouve également d'autres qui sont venus pour assister techniquement les nombreux projets en chantier. Ceux-là peu nombreux disposent de hautes qualifications. Plus de la moitié de cette main-d'œuvre, 65%, se trouve concentrée dans quelques villes comme Alger, Oran, Ouargla (champs pétroliers) et Adrar. On n'a pas besoin d'être statisticien pour constater que les Chinois sont incontestablement la communauté étrangère la plus importante dans notre pays. Ils représentent 45% du chiffre global. Ils ont découvert la destination Algérie grâce à leurs entreprises de travaux publics engagées dans des chantiers de construction depuis au moins 5 ans. Sinon plus. Ils sont très présents dans le secteur de l'habitat, demandeur toujours de main-d'œuvre pour pouvoir réaliser l'ambitieux programme présidentiel de un million de logements d'ici à 2009. Mais on les voit également verser dans le commerce informel, plus porteur. Après les Chinois, les Egyptiens qui représentent 11% de la main-d'œuvre étrangère. Viennent ensuite les Italiens, les Philippins, les Américains et les Français, avec quelque 3% par nationalité. Selon le ministre de l'Emploi, ces étrangers sont soumis aux mêmes règles régissant le travail en Algérie. « Ils bénéficient des mêmes avantages que les travailleurs nationaux, tant en matière de relations de travail que de sécurité sociale et de scolarisation des enfants », a-t-il assuré avant de préciser que le la loi de 1981, relative aux conditions d'emploi des travailleurs étrangers ainsi que le décret présidentiel y afférent, sont conformes aux recommandations de l'Organisation internationale du travail (OIT). Ainsi, la main-d'œuvre étrangère est protégée en vertu de cette loi, au même titre que les travailleurs nationaux. Cette main-d'œuvre a été attirée par la croissance économique que connaît l'Algérie grâce bien sûr à la hausse du prix du pétrole. Mais aussi par le retour de la paix et de la sécurité dans le pays. Dans le même sillage, le ministre a expliqué que l'Algérie était dans le besoin de recourir à cette main- d'œuvre afin de combler les déficits enregistrés dans certaines qualifications. La présence de cette main-d'œuvre pourrait constituer un moyen aux entrepreneurs et aux entreprises algériennes de bénéficier de son savoir-faire et de son expérience au plan international. Dans la foulée, M. Ould Abbas a écarté le moindre recours à une migration sélective. « L'Algérie, selon lui, ne fait appel qu'aux qualifications considérées insuffisantes sur son sol, telles que les métiers du bâtiment. » Par ailleurs, le ministre a évoqué la signature prochaine d'une convention avec les représentants de la région française Provence-Alpes-Côte d'Azur, pour former des formateurs dans les domaines où l'Algérie enregistre un déficit énorme. En l'absence de bonne formation professionnelle, notre pays restera pour longtemps demandeur de la main-d'œuvre qualifiée étrangère. Il faut donc s'attendre à plus de travailleurs qui vont s'expatrier en Algérie. La part de l'informel Même si les statistiques font défaut, il reste que beaucoup d'étrangers, asiatiques et africains, travaillent au noir en Algérie. Ceux qui viennent de l'Afrique noire, au risque de leur vie, sont les plus nombreux. Fuyant la misère et la famine, ils s'échinent à faire n'importe quel boulot qu'on leur propose. Ils sont partout dans les chantiers de construction, dans les champs... Au Sud comme au Nord. Les Chinois, eux aussi, versent dans le commerce informel et le trafic de tout bord lorsqu'ils n'arrivent pas à dénicher un job leur permettant de gagner humblement leur vie. Le nombre reste indéfini. Mais au vu du nombre de personnes sans papier qu'arrêtent les éléments de la gendarmerie à travers le pays, il serait aisé de conclure que cette autre main-d'œuvre étrangère en situation illégale constitue une « communauté » importante qu'on peut compter par milliers