Partenariat n L'insertion professionnelle des universitaires était au centre des discussions de la 3e édition du forum «université-monde productif», ouvert, hier, à l'université de Béjaïa. L'objectif de cette rencontre, qui a regroupé une soixantaine de dirigeants d'entreprises nationales, de représentants des collectivités locales et des universitésest d'améliorer les liens entre l'université et le monde productif et des affaires, à travers une valorisation des recherches de ses laboratoires et une meilleure visibilité de son offre de formation, notamment de ses filières professionnalisantes, dans une équation gagnant-gagnant pour les deux parties. Pour M. Merabet, il faut «faire de la formation universitaire un passeport pour l'emploi en garantissant aux entreprises une valeur ajoutée en termes de compétence et d'innovation». Il a, pour ce faire, insisté sur «l'importance de la mise en place d'un dialogue continu afin de permettre à l'université de comprendre les nouveaux besoins des entreprises, qu'il s'agisse de management, d'innovation technologique ou autre et d'y répondre en mobilisant ses ressources et son potentiel». L'expérience a montré que les entreprises possèdent une connaissance parcellaire de l'université qui, souvent, se traduit concrètement par des hésitations à s'y rapprocher encore moins à formuler des besoins précis, déplorent les participants. Il est vrai aussi, par ailleurs, en contrepartie, que l'université, jusqu'à ces dernières années, a «évolué quasiment en vase clos dans le défaut à inhiber la fertilisation de ses activités». Et «l'absence d'un cadre de coopération qui fasse office d'interface a davantage compliqué les rapports et empêché les synergies en vue d'un partenariat commun pour le développement local, voire national», a-t-on relevé. Toutefois, d'autres intervenants ont relevé l'existence d'entreprises qui financent des thèses de recherche, passent des commandes pour des recherches d'innovations, et recrutent. «Elles ne sont pas légion, mais l'expérience mérite d'être multipliée et élargie pour le bien du développement local», ont-ils estimé. L'université de Béjaïa, qui ambitionne de devenir un pôle d'excellence dans certains domaines, notamment la recherche minière et l'agroalimentaire, en possède les moyens et le potentiel, elle vient de bénéficier de deux nouveaux projets, l'un consacré à l'innovation technologique et l'autre à la recherche agronomique. Pour mieux appréhender le type de rapport à établir entre les deux communautés, la première conférence inaugurale a été centrée sur l'expérience canadienne en la matière. Yahia l'Hocine, professeur à l'institut de génie biomédical, à l'école polytechnique de Montréal en a développé les différentes articulations et les résultats obtenus. Il a ainsi mis l'accent sur la pertinence de l'implication des entreprises dans le processus et les résultats atteints. Ce forum, qui se poursuivra jusqu'à jeudi, sera aussi l'occasion d'un échange direct entre les entreprises et les étudiants.