Symbiose n Avec la parade des troupes qui participent au festival arabo-africain de danses folkloriques, la culture, jusque-là confinée dans des salles closes accessibles à un public limité, est sortie dans la rue à la rencontre du peuple et celui-ci a été à la hauteur de l'événement. La procession des artistes a démarré du stade du 1er-Novembre. L'emblème national porté par des enfants scouts, était majestueusement déployé au premier carré, suivent ensuite les fanions du festival africain et de celui arabo-africain de danses folkloriques. La population, massée le long du trajet de la parade qui devait se rendre à la maison de la culture Mouloud-Mammeri en passant par l'avenue Abane-Ramdane et le boulevard Houari-Boumediene, n'a pas cessé d'applaudir les troupes. Le carré des géants représentant des femmes en robes kabyles et des jarres de Kabylie et au milieu desquelles planait un immense lézard bleu, a été très apprécié par la foule. «Ce genre d'événements doit être renouvelé» lance un jeune. Les porteurs du lézard n'ont pas hésité à orienter la bête vers les balcons des bâtiments pour faire plaisir aux enfants qui suivaient le spectacle avec leurs familles. Les troupes étrangères en habits traditionnels séparées chacune par une troupe algérienne exécutent des pas de danses propres à leur culture. Les artistes de la troupe palestinienne qui ouvraient le bal, arboraient fièrement leurs tenues traditionnelles en rouge et noir pour les femmes et en noir et or pour les hommes. Les troupes africaines dont la Côte d'ivoire, le Tchad, le Burkina Faso et le Burundi offraient aux spectateurs des tableaux pleins de couleurs chatoyantes. Les Africains qui ont la musique et la danse dans la peau, n'ont pas trahi leur réputation et ont brillé telles des étoiles au milieu de l'immense aquarelle de joie. Les troupes algériennes parsemaient la procession de notes de musique algérienne : entre les sons de zorna, derbouka, bendir et gheytta, et ceux du tam-tam et autres instruments de musique des autres pays, le mariage était parfait. La culture a pris le dessus sur les différences, elle s'est exprimée pour le peuple dans la rue, une rue qui, 8 ans plus tôt, tenait un autre langage, celui de l'émeute qui a endeuillé toute la région. Tizi veut réapprendre le sourire et l'espoir et la culture populaire en est la voie. Notons que jusqu'au 19 de ce mois les soirées tizi-ouziennes seront animées de spectacles de danses folkloriques. Par ailleurs, il est également programmé dans le cadre de ce festival, un colloque sur les arts populaires dont la danse et le chant, la projection de films, un marché de l'artisanat et une exposition d'objets traditionnels.