Position n Tamda Oussarghi est la dernière en aval d'une série de mares de différentes profondeurs au pied du Djurdjura. «Il y a celles qui ont des bas-fonds de trois à quatre mètres et où la baignade devient dangereuse», explique Meziane, un habitué des lieux. «Il y a au total sept mares dont une seule où les enfants peuvent se baigner. Les autres sont l'exclusivité des adultes», précise un autre jeune homme. En remontant la rivière, les deux blocs rocheux se rétrécissent au fur et à mesure qu'on avance vers le haut. «Tout au bout, c'est Ifri n'Tariel (le ravin de l'ogresse)», indique encore l'élu de l'APC tout en regrettant que cette grotte qui offre un paysage pittoresque n'est pas explorée à ce jour. Tout comme la mare qui est d'ailleurs livrée à elle-même, sans aucun entretien, cette grotte méconnue témoigne du peu d'importance accordé au tourisme de montagne. En cet après-midi de juin, il y a beaucoup du monde, principalement des jeunes et des enfants, à Tamda Oussarghi. Ils sont venus des villages environnants et de toute la région des Ouadhias pour se baigner dans l'eau douce de cette mare. La plupart d'entre eux font le déplacement à pied du fait que l'endroit est plus au moins proche de leurs villages. Les adultes ne viennent pas pour se baigner, mais plutôt pour effectuer des randonnées et afin de découvrir aussi la grotte de l'ogresse. «Il y a aussi ceux qui se baignent un peu plus haut, dans les mares profondes», nous dit Lounès, un jeune homme de la région. Dans la mare où la température est agréablement douce, une vingtaine de petits enfants se baignent tranquillement sous l'œil vigilant de leurs parents. Ils font des plongées, rient et jouent, créant une ambiance parfaitement en harmonie avec la beauté des lieux. «J'ai ramené mes deux fils à cette mare pour qu'ils s'initient à la nage avant de les emmener à la plage. Ils vont s'habituer petit à petit», affirme cet homme, tout en ne perdant pas de vue ses enfants. Mais ce n'est pas le cas de tout le monde. «Les enfants viennent se baigner ici car ils ne peuvent pas aller à la plage. A Tamda Oussarghi, c'est gratuit et sans danger majeur», ajoute le père de famille. Selon lui, pour se rendre à la plage, les jeunes ne possédant pas de véhicules s'arrangent pour louer un fourgon de transport à raison de 400 DA chacun. «Sans compter les frais de restauration et la fatigue d'un trajet de 140 kilomètres. On est loin de la plage», constate Rabah, la quarantaine. Pour les petits enfants, peu d'entre eux ont la chance de se rendre deux fois à la plage durant le même été. C'est ce qui explique, d'ailleurs, leur afflux vers cet endroit où, malheureusement, des délinquants sévissent. Selon un jeune rencontré sur les lieux, des bagarres ont éclaté en présence des enfants et même des familles. «Ces dernières, regrette Samir, ne viennent que rarement ici en raison du comportement des voyous». A Tamda Oussarghi, il n'y a ni police ni maîtres nageurs afin de protéger ces estivants démunis et qui n'ont que cet endroit perdu dans la nature...