Chiffre n Quelque 1 900 délégués doivent renouveler le Comité central et le Conseil révolutionnaire et adopter un nouveau programme politique. Le Fatah, qui contrôle l'Autorité palestinienne, a ouvert, ce matin, à Bethléem, en Cisjordanie, son premier Congrès depuis 20 ans qui doit renouveler la direction d'un parti miné par les divisions et affaibli par sa déroute face aux islamistes du Hamas à Gaza. Il s'agit du premier congrès général du mouvement historique palestinien depuis 1989 et seulement du sixième depuis sa création par le défunt leader Yasser Arafat à la fin des années 1950. A la tête du mouvement et de l'Autorité palestinienne en 2004, Mahmoud Abbas devait prononcer un discours peu après l'ouverture du congrès. Hier, il avait affirmé que la tenue de ce congrès, le premier sur la terre palestinienne, constituait un jour historique. «J'espère que nos voisins (Israéliens) nous donneront l'occasion de parvenir à la paix avec eux pour nous permettre de créer notre Etat vivant aux côtés de leur Etat dans la paix et la sécurité», a-t-il dit. D'ailleurs, environ 500 autres délégués installés à l'étranger, notamment au Liban, en Syrie et en Jordanie, ont été autorisés par Israël à y assister. Toutefois, les préparatifs du congrès ont été perturbés par le refus du mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, d'autoriser quelque 400 autres délégués du Fatah de Gaza à se rendre en Cisjordanie. Le Fatah monopolisait le pouvoir au sein de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie et dans la bande de Gaza avant d'être battu aux législatives en 2006 par le Hamas qui l'a ensuite délogé par la force de Gaza en juin 2007. Néanmoins, dans le projet du programme politique qui sera soumis au congrès, le Fatah affirme «son refus de reconnaître Israël en tant qu' Etat juif», comme l'exige son Premier ministre, Benjamin Netanyahu. Le texte affirme en outre la volonté des Palestiniens de «reprendre l'initiative afin de sortir les négociations de paix de l'impasse» tout en réitérant le «droit du peuple palestinien à la résistance contre l'occupation conformément à la loi internationale, y compris la lutte armée». Si M. Abbas est assuré d'être reconduit comme chef du mouvement, la composition du nouveau comité central de 21 membres qui seront élus par les délégués, fait l'objet de toutes sortes de pronostics. Ainsi, une partie des «éléphants» qui font partie de l'actuel comité central devrait céder la place à des plus jeunes. Quant au Conseil révolutionnaire, il compte 120 membres, dont la majorité sera élue par les délégués et le reste désigné par le nouveau comité central. Les querelles entre les ténors du Fatah, qui ont contribué au déclin du mouvement, se sont exacerbées ces dernières semaines lorsque son secrétaire général et l'un des fondateurs, Farouk Kaddoumi, basé à Tunis, a accusé M. Abbas d'avoir comploté avec Israël pour éliminer Yasser Arafat.