Constat n Le marché parallèle de change connaît une dynamique exceptionnelle en cette saison estivale pour les cambistes qui en profitent pour faire des affaires. Au square Port-Saïd réputé comme étant le plus grand marché parallèle de la devise à Alger, l'ambiance est forte. En effet, l'endroit connaît une grande activité malgré la petite augmentation inexpliquée du prix de l'euro ces dernières semaines. Il était 10 h dimanche dernier et la rue qui sert de «bourse» grouillait de monde. Des personnes, tous âges confondus, tiennent à la main leurs grosses liasses de billets de 1 000 DA et différents billets d'euros qu'ils montrent aux passants en attendant de potentiels clients qui souhaiteraient «acheter» ou «vendre» l'euro en cette période estivale qui connaît une grande activité. En effet, beaucoup d'Algériens se préparent à aller en vacances ou à la Omra, donc ils viennent ici pour s'approvisionner en euros, d'autant que les banques ne peuvent vendre que de très petites sommes de devises, ce qui oblige beaucoup d'Algériens à recourir au marché parallèle de change. Les acheteurs et les vendeurs, font des va-et-vient incessants au niveau de cette artère à la recherche du bon client. Interrogé, un des monnayeurs nous a expliqué que les prix à la vente et à l'achat connaissent des petits changements d'un jour à l'autre en cette saison caractérisée par le manque de l'offre par rapport à la demande. Ainsi, 100 euros s'échangeaient dimanche dernier contre 12 380 dinars à la vente, alors que leur échange à l'achat s'effectuait contre 12 250 DA. «Si vous acceptez de prendre l'euro en billets de 20 euros je vous ferai une réduction», a déclaré un de ces jeunes cambistes. En effet, les cambistes réduisent le prix de vente si un client accepte des billets de 20 euros. Interrogé sur la provenance de l'argent fou qui circule sur le marché parallèle, notre guide nous a indiqué qu'il appartient à certains grossistes, trabendistes et aux vendeurs de tabac. Ce dernier nous a, par ailleurs, expliqué que la rentrée au pays de nos émigrés n'a rien à voir avec la flambée des prix. Il nous a expliqué cela par le fait que ces derniers n'échangent que de modestes sommes, notamment à cause de la crise financière qui ne les a pas épargnés. Qui dit que nos «boursiers» du Square Port-Saïd ne comprennent pas les lois économiques et financières ! Interrogé une autre fois sur les rumeurs qui disent que des riches alimenteraient le marché en utilisant des cambistes pour leur servir de vendeurs, notre guide a nié ces informations arguant que ces soi-disant fournisseurs ne peuvent pas faire confiance à des gens pour des sommes faramineuses. En l'absence d'un contrôle strict des marchés parallèles de change, ces endroits continueront de servir de bourse en Algérie.