Tizi Ouzou Walid S., 27 ans, agent de la garde communale en poste à Ifigha, ne s?attendait pas à subir de plein fouet la violence du destin en ce funeste 22 janvier 2004. Etant l?aîné d?une famille modeste de douze membres, il avait choisi un métier risqué pour contribuer au budget familial et, bien sûr, préparer son avenir. Mais la mort était au rendez-vous et dans des circonstances horribles ! En ce jour fatidique, Walid était en récupération, fatigué, ne demandant qu?à se reposer. Comme il venait à peine d?arriver, il ne pouvait accompagner sa famille conviée à une fête dans le village voisin. Il était plongé dans un sommeil profond quand son père, Rabah, 53 ans, rentra à la maison vers 2 heures. Personne ne sait ce qui s?est passé entre le père et le fils, ce soir-là ! Le père, muni d?une pioche, sous l?effet d?on ne sait quelle fureur ou quelle folie, a assassiné froidement son fils ! De retour à la maison, la mère, accompagnée d?une de ses filles, a été intriguée par le comportement bizarre de son époux qui, visiblement, était agité, comme pris d?une forte fièvre, anxieux. Cela, évidemment, ne manqua pas de l?inquiéter. Elle avait pressenti le malheur ! Aussitôt, elle lui demanda où était Walid, ce à quoi lui répondit qu?il était sorti. Tout à coup, elle remarqua des traces de sang sur le parquet ! Elle courut vers la chambre de son fils : le lit était défait et tout était maculé de sang ! Devant ce spectacle d?horreur, elle et sa fille se mirent à hurler de toutes leurs forces, ameutant tous les habitants du village. A ce moment-là, Rabah prit la fuite. Le cadavre de Walid fut retrouvé dans une fosse creusée non loin du domicile. Après l?avoir sauvagement assassiné, son meurtrier de père l?avait traîné jusque-là pour l?enterrer ou pour dérouter les enquêteurs, ou encore faire croire à un crime terroriste ! Walid ne s?entendait pas du tout avec son père à cause de sa violence. Il battait sa femme. La victime, voulant mettre un terme aux disputes continuelles, décida de bâtir une habitation loin de celle de son père pour se marier et abriter avec lui toute sa famille afin de l?éloigner de ce père violent. Et c?est probablement pour cela que son père l?a tué. Rabah demandait souvent de l?argent à son fils, qui refusait de lui en donner, lui conseillant d?aller chercher du travail car il avait quitté son poste à la daïra, où il était manutentionnaire. Ce différend ne fit qu?aggraver la situation conflictuelle et empoisonner l?atmosphère familiale. Rabah avait procédé, la veille de son forfait, à un retrait de 5 000 DA pour acheter des denrées alimentaires qu?il n?a pas ramenées à la maison. Cela a engendré diverses supputations. On s?interrogeait, notamment, sur la destination de ses achats. A cette interrogation s?ajoutait son comportement des plus douteux. En effet, Rabah ne discutait pas avec les gens du village. Il vivait en reclus. Après avoir accompli sa macabre besogne, il prit le chemin du maquis ! Une semaine plus tard, il sera appréhendé à Draâ Ben Khedda par les services de sécurité. Présenté au parquet d?Azazga sous le chef d?inculpation d?homicide volontaire, il a été écroué en attendant l?instruction.