Infraction n De nombreux commerçants notamment au marché de Bougara, estiment que le concessionnaire ne respecte plus le cahier des charges. A ce propos, Boukhalfa Amar, président de la commission des marchés de gros des fruits et légumes de la daïra de Bougara, nous a affirmé que le concessionnaire ne respecte pas les droits d'entrée au marché, fixés par le cahier des charges et, c'est ce que nous avons constaté. Des écarts de 150 à 200 Da sont enregistrés entre les prix fixés et les prix pratiqués. Les commerçants payent 600 Da pour une camionnette chargée, alors que le cahier des charges fixe le prix à 400 Da. Pour un camion de 2,5 tonnes et plus, le commerçant payera 800 DA selon le cahier des charges : «Aujourd'hui, j'ai payé 1 000 DA, mais j'ai déjà payé 1 200 DA par le passé», nous dit un commerçant qui venait tout juste d'entrer, en nous montrant son ticket. L'article 35 relatif à la tarification stipule que «le concessionnaire est tenu de porter à la connaissance du public des tarifs par moyen d'affichage». A l'entrée du marché de Bougara, il y a un tableau sur lequel sont affichés les prix sur la base de la caisse et non pas les tarifs au forfait. Pour avoir des explications quant aux prix pratiqués, nous nous sommes rapprochés de la direction du marché et avons posé la question au concessionnaire. Ce dernier s'est contenté de nous dire que «les commerçants dépassent la charge autorisée pour leurs véhicules.» Au marché de Khemis El-Khechna, un autre commerçant nous a parlé du même problème, à savoir, les droits d'entrée au marché. «On paye 100 DA sur les camionnettes vides, alors que normalement on paye 50 DA. Pour moi, ces prix constituent un problème beaucoup plus grave que celui du marché parallèle», a-t-il expliqué. M. Boukhalfa nous a également affirmé qu'il y a un laisser-aller total de la part de la commune et de la daïra, car si le concessionnaire ne respectait pas le cahier des charges, c'est aux autorités d'intervenir. «Mais ni la commune ni la daïra n'ont pris des mesures ou des décisions pour remettre de l'ordre», nous a-t-il affirmé. Il nous a fait savoir qu'ils ont saisi les autorités locales à plusieurs reprises, pour mettre fin aux dépassements du gérant, mais toutes leurs tentatives sont restées vaines. Pour appuyer ses dires, il nous a montré des copies de plusieurs lettres adressées aux autorités locales : «Vous voyez nous avons adressé des lettres, au président de l'APC, au chef de la daïra et même au wali, mais jusqu'à présent nous n'avons eu aucune réponse. Donc, ils sont tous complices de ce concessionnaire», a-t-il souligné. De son côté, un commerçant au marché des Eucalyptus nous a affirmé qu'ils ont saisi les autorités concernées pour intervenir et régler les problèmes auxquels font face les commerçants dans le marché : «Malheureusement, nous n'avons reçu aucune réponse», a-t-il dit. «Nous sommes une association, ils devraient nous appeler pour discuter et trouver des solutions à tous ces problèmes et dépassements. Avant, le marché ouvrait à 5 heures du matin jusqu'à 18 heures, alors que maintenant à 14 heures, vous ne trouvez plus personne. C'est malheureux de le dire, mais à cause de tout cela les gens fuient ce marché, bien qu'il soit le plus grand de la capitale», a-t-il regretté. Tous ces dépassements sont dus au manque de contrôle mais aussi parce que les commerçants ignorent même le contenu du cahier des charges.