Constat n De nombreux jeunes Algériens établis à l'étranger, rencontrés durant l'université d'été, ont manifesté une grande volonté de venir «investir leurs compétences et leur savoir-faire en Algérie. «Nous avons des idées que nous voulons concrétiser, ici, dans notre pays, nous voulons que notre pays bénéficie de notre compétence et de notre savoir-faire», affirme Mehdi, un jeune Algérien qui vit à Marseille et qui préside l'Association des jeunes et des étudiants algériens en France. Selon le témoignage de Mehdi, il y a énormément de jeunes diplômés qui veulent lancer leurs propres entreprises en Algérie afin que leur savoir-faire et leurs compétences ne profitent pas aux pays occidentaux, notamment la France, qui, selon lui, «exploite la richesse algérienne». A la question de savoir pourquoi ces jeunes ne viennent pas investir dans leur pays, notre interlocuteur explique : «Il y a beaucoup de contraintes, surtout pour nous les binationaux. On se retrouve face à la bureaucratie, on nous demande beaucoup de papiers, on m'a déjà demandé un certificat de nationalité de mon arrière- grand-père, alors que j'ai une carte d'identité et un passeport algériens, je crois qu'il faut nous faciliter la tâche, et encourager les jeunes à investir, au lieu de les décourager ». Faisant une comparaison avec la France, Mehdi nous a dit qu'il a pu avoir un crédit bancaire auprès d'une banque française en moins de deux semaines, alors que cela prend beaucoup plus de temps en Algérie. Pour sa part, Belgacem Rahmani, chargé de la formation au département de l'enseignement des affaires internationales à l'école HEC de Montréal, a affirmé que des milliers de cadres et chercheurs algériens établis à l'étranger sont prêts à venir investir leurs compétences et leur savoir-faire dans leur propre pays et qu'il suffit juste de faire appel à eux. «Je ne crois pas qu'un Algérien refuserait de revenir dans son pays si toutes les conditions étaient réunies, ils veulent tous que l'Algérie soit prospère», souligne-t-il. M. Rahmani estime que l'Algérie peut réussir à travers un échange entre les cadres algériens établis à l'étranger et leurs homologues de l'intérieur. «Surtout qu'avec les nouvelles technologies de l'information et de la communication, on n'a pas besoin de se déplacer», explique-t-il. En outre, notre interlocuteur insiste sur la nécessité d'associer les entreprises nationales aux grands projets réalisés par les grandes sociétés multinationales. «C'est ce qui a été fait ailleurs, en Chine et au Québec par exemple, donc on peut s'inspirer de ces expériences car l'Algérie a des compétences», préconise-t-il. D'autres algériens ont choisi de contribuer directement depuis le pays d'accueil, à l'exemple de Malik Bouacida, qui préside l'association «Réussir en Algérie», dont le but est d'accompagner les entreprises françaises qui veulent investir en Algérie. «Grâce à notre réseau, 10 entreprises françaises sont actuellement implantées en Algérie», fait-il savoir.