Gestation Le consommateur algérien sera théoriquement le grand gagnant de la bataille qui s?annonce. Le vieux téléphone fixe, le fixe sans fil, le post-payé, le prépayé, les cartes, les puces, le chargement, le rechargement, les crédits de communication?, les Algériens ne se retrouvent plus en matière de téléphonie, de communication et de leur jargon propre. C?est que dans les faits, et depuis quelques mois, les mutations dans ce secteur, notamment en ce qui concerne le téléphone mobile, sont tellement rapides et profondes que les consommateurs de ces nouvelles technologies de communication n?arrivent pas à suivre ce rythme effréné de développement d?un secteur caractérisé jusque-là par une inertie sans perspectives. Ainsi dès cette semaine, la carte prépayée sur le GSM Mobilis, une filiale de l?opérateur public historique de la téléphonie mobile algérienne, Algérie Télécom, a été mise en service. Bien que d?un prix supérieur (5 800 DA la puce) à celle commercialisée par son concurrent direct OTA-Djezzy (3 999 DA), cette carte prépaid supplémentaire vient concurrencer cette dernière, sur un marché dont ni les contours ni la stratification ne sont clairement définis. Le plus significatif dans l?évolution du secteur, c?est l?entrée en scène ces derniers temps de la carte algérienne d?appels internationaux mise sur le marché en catimini et, semble-t-il, à titre expérimental et non purement commercial par des sociétés telles que Phonetel Technologies Algeria ou Vitalis qui ne passent par aucun des deux opérateurs cités plus haut, mais par des sites Internet appelés ISP après autorisations et agréments bien sûr de l?Autorité de régulation de la poste et des télécommunication (Arpt). Mais les consommateurs algériens se demandent surtout et avant tout si ce marché de la téléphonie mobile algérienne très volatil jusqu?à présent, connaîtra à court et moyen termes une véritable concurrence qui se traduirait, pour eux, par une baisse des prix des communications et une amélioration de la qualité des services fournis. Et même si les statistiques dans ce domaine restent encore très éloignées des normes universelles admises, cela n?a pas empêché l?Arpt de conclure que l?évolution et, partant, le bilan du secteur est largement positif dans son ensemble en termes de satisfaction aux exigences des pouvoirs publics et réponses aux besoins des consommateurs. Au total, et selon les chiffres de l?Autorité de régulation, il y avait au 31 décembre 2003 environ 1 447 310 abonnés au GSM algérien. OTA-Djezzy occupe la première place avec 1 289 310 abonnés dont une proportion de 91,75% en prépayé. Son rival, AT semble stagner avec seulement 158 000 lignes vendues en postpayé alors que le prépayé vient juste d?entamer sa phase de démarrage à travers sa filiale Mobilis qui envisage de commercialiser cependant, rien que pour ce mois de février, pas moins de 60 000 lignes. Puis à raison de 40 000 lignes par mois les fameuses 500 000 lignes tant attendues d?ici à la fin de l?année en cours. Toutefois, et selon les prévisions des spécialistes du domaine, le véritable boom du secteur et donc une authentique concurrence ne verra le jour que lorsque le troisième opérateur, le Koweïtien Al Watania sera effectivement sur le marché et commencera à écouler ses produits et services en juillet prochain. On pourra alors mesurer le degré de concurrence et donc de compétitivité de chaque opérateur, et on constatera de visu si cette perspective de compétition qui se profile à l?horizon pourrait conduire à une guerre commerciale sur les services et les prix pour le plus grand bien du client algérien qui pourra alors faire plus de deux choix.