Depuis l'ouverture du marché de la téléphonie mobile en Algérie et l'attribution d'une deuxième licence GSM à Orascom Télécom Algérie (OTA) le 24 août 2001, le téléphone portable est devenu plus accessible. La concurrence s'est traduite par une amélioration de la qualité de service, mais aussi par une baisse graduelle des prix. La puce était jusque-là introuvable et les plus chanceux l'achetaient au marché noir à une somme astronomique pouvant atteindre les 80 000 DA. Depuis quelques années, les choses ont plutôt bien évolué. Mais ce qui a fait réellement décoller les ventes, c'est le lancement de la carte prépayée pour la première fois en Algérie par Djezzy GSM en août 2002. En moins de huit mois, l'engouement est tel que plus de 70% des clients ont opté pour ce produit avec le système des packs. L'opérateur, qui n'a été en fait confronté à aucune réelle concurrence, multiplie les opérations de charme. Au mois du Ramadhan 2002, il a lancé une offre promotionnelle qui fera passer le prix de la puce à 6999 DA. La baisse ira crescendo jusqu'à atteindre 3999 DA. A l'occasion du 2 millionième abonné, la firme dirigée par Hassan Kabbani décide de frapper un grand coup en baissant le prix à 2990 DA. Une manière de rester dans la compétition et de devancer Wataniya qui affiche de grandes ambitions sur le marché algérien. Après des années de tergiversations, Mobilis décide de descendre dans l'arène. Elle lance dans la précipitation et sous la pression des pouvoirs publics la formule prépayée le 3 février 2004. Le prix d'achat de la carte SIM a été fixé à 5800 DA TTC avec comme cadeau de bienvenue un crédit offert de 500 DA TTC et 25 minutes de communication et un délai de grâce de 70 jours pour recharger le compte. Mobilis a vite écoulé les 60 000 lignes et ne peut plus proposer d'autres puces. Ce contretemps profite à son concurrent qui lance une nouvelle gamme, l'abonnement libre : classic one et trois nouveaux forfaits : classic 100, classic 200 et classic 300. Cette nouvelle gamme de forfaits, inclut des minutes de communication et des SMS adaptés à chaque type de consommation. Cette offre inédite en Algérie a été choisie par les cadres et hommes d'affaires. Djezzy met le forcing, car l'opérateur sait qu'avec Wataniya, la partie n'est pas gagnée d'avance. Bien que le marché du mobile ne connaisse pas une concurrence apparente, on relève toutefois l'apparition des premiers indices de l'amorce d'une compétition qui, jusqu'à présent, s'est traduite par une disponibilité du produit, une facilité d'accès, une extension notable des circuits de distribution et une baisse sensible des droits d'accès chez l'opérateur entrant tant pour le service postpayé que pour celui du prépayé. Une concurrence qui devrait pousser la qualité vers le haut et les prix vers le bas. Selon certaines sources, Wataniya Télécom s'apprête à appliquer des prix défiant toute concurrence. L'on annonce le prix de la puce pour le prépayé à moins de 3000 DA. Les trois opérateurs sont décidés à se battre pour s'approprier une part du gâteau et, théoriquement, les consommateurs seront les heureux bénéficiaires de ce combat.