Action n Une soixantaine de couffins du ramadan seront distribués durant cette 2e quinzaine du mois sacré, au profit des cancéreux et de leurs familles démunies à Blida, Alger et Tipasa. Une généreuse initiative de l'association el-Badr, nous a appris, hier, son vice-président, Kamel Bensaïbi, lors de l'opération de distribution de ce couffin qui était à son 4e jour de son lancement où 14 bénéficiaires ont pris leurs couffins. Une première pour l'association. D'une valeur de plus de 5 000 Da, le couffin compte, grâce aux donateurs, des produits alimentaires de qualité au profit de ces malades. Certains viennent eux-mêmes ou envoient un proche récupérer ce couffin au siège de l'association au centre ville de Blida. «Ceux-là ont droit aussi à 1,5 kg de viande rouge et à un poulet qu'ils prennent le jour même chez un boucher avec lequel l'association a conclu un arrangement. Et c'est au bénéficiaire d'exiger le morceau de viande qui lui convient et de choisir le poulet qu'il veut quels que soient son poids et son prix», nous apprend Halim, un membre de l'association. Ammi Mohamed, 62 ans, ne cesse de remercier cette association pour son initiative louable qui lui permet de passer un ramadan décent. Atteint d'une tumeur à la gorge et ne touchant qu'une pension de «choumara» comme il le dit si bien, il ne peut subvenir que très modestement aux besoins de sa famille. «Je suis père de 2 enfants et je ne peux prendre en charge ni ma famille ni les frais de mon traitement. Et c'est grâce à l'association que je recommence à reprendre confiance. On me paye mes explorations qui coûtent très cher ainsi que mes médicaments.» Youcef, un jeune de Blida, quant à lui, est le fils d'une malade âgée de 54 ans gravement atteinte. «Je remercie l'association pour cette initiative et la généreuse aide qu'elle nous prodigue. Elle a pris en charge les IRM, radios, scanners et traitements, car ma mère n'est pas assurée. Pour le couffin, on ne s'attendait pas à avoir tout cela.» Profitant de la séance de chimiothérapie de son mari, Malika, une jeune dame d'Alger, mère de 2 enfants, est venue récupérer gratuitement son couffin, un traitement et des produits à usage médical. Ne pouvant se retenir, elle éclate en sanglots en voyant son mari gravement atteint au cerveau seulement 3 ans après son mariage. «Il a déjà été opéré, mais la tumeur est trop importante. Il a besoin d'une grosse prise en charge. Je suis reconnaissante à l'association el-Badr qui nous a soulagés des frais des explorations et des traitements qui nous coûtaient pas moins de 40 000 DA.» Au même moment est arrivé, Abdelkader de Hadjout (Tipasa) dont la femme a été opérée d'une tumeur et qui vient de quitter le service de cancérologie de l'hôpital Frantz-Fanon de Blida. «Je ne travaille pas. Et c'est grâce à l'association que nous avons cette force de tenir le coup. Je suis croyant et j'ai le devoir de prendre en charge ma femme et lui procurer ses traitements car j'attends depuis 2 mois ma carte de gratuité qui tarde à venir.» Pour ceux qui n'ont pu se déplacer pour récupérer le couffin par simple gêne ou pour d'autres raisons (de santé ou autres.), Kamel et le fils du président de l'association leur acheminent leurs couffins en toute discrétion à domicile avec un véhicule personnel. Une opération qui a duré toute l'après-midi à laquelle nous avons participé. Notre première direction, le centre-ville de Blida au profit d'une jeune adolescente de 16 ans. Ensuite, nous nous sommes dirigés vers deux douars Maramane et Haouch errich relevant de la daïra de Oued El-Alleug. Rabéa jeûnait ce jour-là. Une adolescente de 16 ans atteinte d'une tumeur au genou. «je veux vite finir mes séances de chimiothérapie pour pouvoir mettre une prothèse», nous a-t-elle dit. Dans un quartier voisin, le couffin a été remis à Aïssa, un jeune de 29 ans qui a été vraiment surpris ainsi que sa famille de cette initiative à tel point que sa sœur Chafia, âgée de 26 ans, atteinte de la maladie céliaque, nous a interpellés : «Aidez-moi SVP. J'ai faim et je ne peux rien manger suite à ma maladie. Je souffre atrocement depuis 14 ans. Je ne peux me permettre les restrictions vu mon alimentation spéciale. J'ai faim.» A Haouch errich, la jeune Aïcha, atteinte d'une tumeur, commence à peine à se rétablir dans ce gourbi. Une femme courage qui était en train de préparer du pain traditionnel pour le vendre sur la route de Zaouïa (Blida).