Le chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, a vivement critiqué le Premier ministre désigné, Saâd Hariri, pour avoir présenté, hier, la liste du futur gouvernement malgré les réserves de son camp, estimant que sa manière de procéder «compliquait» davantage la situation dans le pays. Hariri, qui mène la majorité parlementaire soutenue par l'Occident, a transmis la liste des ministres au président Michel Sleimane pour approbation, malgré les réticences de la minorité menée par le Hezbollah et appuyée par la Syrie et l'Iran. «Je ne crois pas que cette manière de faire les choses aujourd'hui fera sortir le Liban de la crise de formation du gouvernement. Elle va rendre ce problème plus compliqué», a affirmé le chef du mouvement chiite. La minorité «fera face à cette mesure inadéquate en toute solidarité», a-t-il assuré, sans plus de précision. Bien que les deux camps soient d'accord sur la formule de répartition des portefeuilles, soit 15 ministres pour la majorité, 10 pour la minorité et 5 ministres «neutres» choisis par le président de la République, leurs consultations bloquent sur les noms de certains ministres et la nature des portefeuilles accordés à la minorité.