Retard n Les élèves devront encore patienter pour voir cette importante mesure mise en application dans l'ensemble des établissements scolaires. Doter les établissements des cycles moyen et secondaire de matériel informatique est l'un des volets essentiels constituant le projet de réforme du système éducatif national. L'introduction de l'informatique comme matière d'enseignement dans ces deux cycles devait répondre au souci de permettre à l'ensemble des élèves de maîtriser le «langage du XXIe siècle». Si ce chantier devait nécessiter deux à trois années pour couvrir l'ensemble des besoins des CEM et lycées aussi bien en matériel qu'en encadreurs, rien ne peut expliquer la non-application entière de cette mesure sept ans après l'entame des réformes. Le 20 juin 2007, M. Benbouzid avait promis de doter la totalité des 4 280 CEM de moyens informatiques à la mi-octobre 2008 et de généraliser cette matière à la rentrée 2008-2009. Une décision, avait-il expliqué, qui s'inscrit «dans le cadre de la modernisation de l'outil pédagogique». Constatant l'impossibilité de concrétiser cette action dans les délais prévus, le premier responsable du secteur est revenu sur ses déclarations, annonçant d'autres échéances pour sa mise en œuvre. Le 16 décembre 2008, il s'est contenté de réaffirmer «la nécessité de l'introduction de l'informatique dans les CEM et lycées», sans expliquer les raisons du retard ! Des promesses vagues qui n'ont pas cessé de susciter l'incompréhension de toute la famille éducative. «Nous sommes en train d'œuvrer avec le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication pour faire bénéficier chaque enseignant d'un micro-ordinateur portable avec une connexion Internet moyennant une certaine somme», a dit le ministre, en réponse à une question d'un journaliste sur les raisons du retard enregistré dans l'introduction de l'enseignement de l'informatique. Il faudra encore du temps pour la concrétisation de cette mesure entamée lors du premier mandat présidentiel. Par ailleurs, le cycle primaire a subi plusieurs inversions depuis 2003. Les programmes pédagogiques, tantôt allégés, tantôt renforcés, ce qui a plongé les élèves dans une confusion des plus totales. L'exemple le plus édifiant est celui de l'enseignement de la langue française. De 2003 à 2006, cette langue a été enseignée à partir de la deuxième année primaire, conformément à la circulaire ministérielle du 30 avril 2002. Suite aux recommandations formulées dans les rapports des inspecteurs, des enseignants et des chercheurs qui avaient participé à la journée d'étude sur «l'évaluation de l'enseignement des langues étrangères dans le cursus scolaire» du 29 mai 2006, le ministère a décidé de «reporter» l'enseignement du français à la troisième année. L'éducation scientifique a été complètement supprimée à la rentrée 2008-2009. Au lieu d'alléger le contenu des programmes, le ministère a opté pour une autre journée de repos : le jeudi. Les syndicats autonomes et les associations des parents d'élèves ont exprimé leur colère, accusant le ministère d'«assimiler les élèves à des cobayes».