Résumé de la 1re partie Sara est demandée en mariage par un marchand de passage dans la ville, mais il lui demande de garder le secret. Elle en parle pourtant à sa mère. «Bien sûr, je ne suis pas bavard, n'est-ce pas ? Tu sais que je peux me taire quand il le faut», répondit le père tout heureux de cette nouvelle. Le père mangea sa bouillie de bon appétit et alla labourer son champ. Quand il arriva au champ, il attela ses chevaux à la charrue. II était tellement pensif qu'il le fit à l'envers. «Qu'est-ce que tu fais, mon vieux ? Je n'ai jamais vu quelqu'un atteler ses chevaux ainsi, lui dit son voisin. ? C'est ma femme qui m'a tourné la tête, dit le paysan en riant de son étourderie. ? Que se passe-t-il chez vous ? ? Cette nuit nous avons hébergé un jeune marchand qui est tombé amoureux de ma fille et qui l'épousera quand il aura fini sa tournée. Je ne le dis qu'à toi, pour le moment c'est un secret. ? Tu sais très bien que nous, les hommes, nous sommes muets comme des carpes», l'assura amicalement son voisin. Et ainsi, le soir, tout le village savait que Sara allait épouser le jeune marchand. Quand celui-ci fut enfin de retour, toutes les personnes qui le croisaient le félicitaient. Le jeune homme se mit en colère en voyant que Sara n'était pas capable de garder un secret, il décida aussitôt de ne plus l'épouser et ne s'arrêta même pas pour la voir. Il demanda à un autre paysan de l'héberger, ce dernier avait, lui aussi, une fille en âge de se marier. Le jeune marchand resta quelques jours pour mieux connaître la jeune fille, elle n'était pas aussi jolie, mais elle était plus riche... Il voulut l'épouser, le mariage fut très vite préparé et tout le village fut invité sauf Sara. Cependant, elle se rendit à la fête et alla tout près des mariés :«Tu sais, j'ai toujours confiance en toi», murmura-t-elle au jeune homme. Après la cérémonie, la jeune mariée demanda à son jeune mari ce que Sara lui avait raconté. «Elle m'a dit avoir toujours confiance en moi, mais je ne peux plus me fier à elle. ? Tu as raison, lui répondit sa jeune épouse, elle est trop bavarde. Moi, je peux garder un secret et je peux même te révéler maintenant que j'ai eu plusieurs fiancés. ? Et que leur est-il donc arrivé ? demanda le jeune homme, étonné. ? Je les ai tous fait mourir de chagrin et je les ai tous enterrés au fond du jardin. Rassure-toi, j'ai fait tout cela la nuit et personne ne se doute de rien, dit-elle tranquillement. ? Je n'attendrai pas de mourir de chagrin, je pars tout de suite !» s'écria le jeune marchand, effrayé. II alla voir le maire, lui expliqua toute son histoire et le pria de bien vouloir annuler le mariage. Le maire fut surpris, mais pensa que tout était vrai. Il procéda à l'annulation du mariage et le marchand fut libre. II retourna auprès de Sara et la redemanda en mariage. «Je préfère une femme sincère qui ne peut garder un secret à une femme qui ne dit rien, mais dont on ne saura jamais ce qu'elle cache», conclut le jeune marchand. Et tous les deux vécurent ensemble et furent très heureux. Ils eurent beaucoup d'enfants qui furent intelligents comme leur père et jolis, mais un peu bavards, comme leur mère...