Constat n Le Conseil exécutif de l'Unesco n'a pas réussi, encore une fois, hier soir, à désigner un nouveau directeur général, au deuxième tour d'un scrutin. Aucun candidat n'a obtenu la majorité requise des suffrages exprimés par les 58 membres du Conseil exécutif, l'instance dirigeante de l'organisation, et un troisième tour aura lieu ce soir. Farouk Hosni, ministre égyptien de la Culture, a obtenu 23 suffrages (contre 22 au premier tour), suivi de l'Autrichienne Benita Ferrero-Waldner, commissaire européenne aux Relations extérieures (9 voix, contre 7 la veille), la candidate bulgare Irina Bokova (8, sans changement), l'Equatorienne Ivonne Baki (8 contre 7 la veille), selon des sources diplomatiques. Le scrutin a lieu à huis clos et les résultats ne sont pas communiqués officiellement. D'intenses transactions ont eu lieu, hier, entre les délégations européennes pour tenter d'aboutir à une candidature unique pour contrer le candidat égyptien, dont la victoire ne paraissait plus si assurée. Mais les neuf candidats sont pour l'instant restés en lice. La perspective de voir Farouk Hosni à la tête de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture, est dénoncée depuis des semaines par des organisations juives et des intellectuels qui l'accusent de prises de positions antisémites et anti-israéliennes, ainsi que d'appartenir, depuis plus de vingt ans, à un régime pratiquant la censure. La candidate lituanienne, Ina Marciulionyte, a obtenu 4 suffrages (3 la veille), le Russe Alexandre Iakovenko 3 (7 la veille), le Tanzanien Sospeter Mwijarubi Muhongo deux voix (une la veille), le Béninois Nouréini Tidjani-Serpos une voix et l'Algérien Mohammed Bedjaoui, aucune. La délégation égyptienne avait affirmé, hier, accueillir «très favorablement» les résultats du premier tour, qui constituent, selon elle, «une base solide pour les prochains tours de ces élections». Mais la commissaire européenne aux Relations extérieures, dont la candidature présentée in extremis en mai dernier avait été interprétée comme une initiative concertée pour faire échec au candidat égyptien, a décidé de rester dans la course. Le vote de certains pays européens – qui a lieu à bulletins secrets – est, du reste, incertain. L'Allemagne a clairement signifié son intention de faire barrage au candidat égyptien, selon une source diplomatique. Des responsables français ont, en revanche, laissé entendre que Paris pourrait soutenir Farouk Hosni, en dépit de la controverse. Le grand rabbin de France, Gilles Bernheim, a appelé, hier, la direction du pays à «éclaircir» sa position, se disant «terriblement bouleversé» par la perspective que «l'Unesco, qui est un lieu de culture universelle, aurait à sa tête un homme qui parle de brûler des livres». M. Hosni s'était déclaré en mai 2008 prêt à «brûler» tout livre israélien qu'il trouverait en Egypte. Il avait affirmé par la suite que ces propos avaient été sortis de leur contexte. Si aucun candidat n'était désigné aujourd'hui, un quatrième tour de scrutin serait organisé lundi, et un dernier mardi lors duquel cette fois seuls les deux candidats en tête seraient en course .