Les deux candidats ont obtenu chacun 29 voix au sein du Conseil exécutif de l'Unesco. L'Egyptien Farouk Hosni et la Bulgare Irina Bokova sont arrivés lundi à égalité au 4e tour de l'élection du directeur général de l'Unesco, prolongeant le suspense et rendant nécessaire la tenue d'un 5e et dernier tour mardi. Le ministre égyptien de la Culture et l'ambassadrice de Bulgarie à Paris se sont retrouvés face-à-face après les retraits successifs de l'Autrichienne Benita Ferrero-Waldner et de l'Equatorienne Ivonne Baki. Les deux candidats ont obtenu chacun 29 voix au sein du Conseil exécutif de l'Unesco, instance dirigeante de cette institution de l'ONU chargée de l'éducation, de la science et de la culture, selon une source à l'Unesco. En cas de nouvelle égalité entre les deux candidats à l'issue du 5e tour mardi soir, il sera procédé à un tirage au sort pour les départager, a-t-on précisé à l'Unesco. Jusqu'ici grand favori sur les neuf candidats initialement en lice malgré des accusations d'antisémitisme, le ministre égyptien de la Culture a vu ses chances s'amenuiser au fil du processus de désignation. En se retirant lundi à la demande de son gouvernement, l'Equatorienne Ivonne Baki n'a pas donné de consigne de vote. En revanche, Mme Ferrero-Waldner a clairement appelé à faire barrage au candidat égyptien, ministre de la Culture depuis plus de 20 ans dans son pays, affirmant que les «valeurs morales» et les «idéaux» de l'Unesco étaient «l'enjeu véritable de cette élection». La perspective de voir Farouk Hosni à la tête de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture, est dénoncée depuis des semaines par des organisations juives et des intellectuels qui l'accusent de prises de positions antisémites et anti-israéliennes, ainsi que d'appartenir à un régime pratiquant la censure. Mme Bokova a obtenu lundi un soutien de l'ancienne ministre française et rescapée d'Auschwitz Simone Veil selon laquelle la diplomate bulgare était garante «d'ouverture» et la «mieux qualifiée». «Les déclarations de monsieur Hosni sur les livres écrits en hébreu et sur les juifs en général suscitent chez moi beaucoup d'interrogations. Certes, il a récemment tenu des propos différents. Mais la teneur de ses propos change pour ainsi dire tous les jours», déclare encore Mme Veil, qui est présidente d'honneur de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, dans un entretien publié sur le site du journal Libération. Farouk Hosni s'était déclaré en mai 2008 prêt à «brûler» tout livre israélien qu'il trouverait en Egypte. Mais il avait affirmé par la suite que ces propos avaient été sortis de leur contexte et il a nié à plusieurs reprises être antisémite. Agée de 57 ans, Mme Bokova est une diplomate de carrière formée à Moscou, passée par la délégation de son pays à l'ONU et qui a également joué un rôle politique dans son pays après la chute du communisme. Elle est actuellement ambassadrice de son pays en France ainsi qu'auprès de l'Unesco, dont le siège est à Paris. Si elle est élue elle deviendra la première femme à diriger l'institution onusienne chargée de mettre en oeuvre des programmes pour l'éducation, d'assurer la sauvegarde du patrimoine, ou encore d'agir en faveur de la liberté d'expression.