Résumé de la 37e partie n Durant ses expériences avec Daniel Hume, William Crookes a pris avec lui des témoins, dont des savants. Cette dernière expérience – celle de la balance – a frappé Crookes, encore plus que celle de l'accordéon. La planche était placée horizontalement : le savant a surveillé attentivement le médium, et, comme il va l'affirmer dans son témoignage, il n'a pas avancé les doigts à plus d'un pouce et demi. D'ailleurs, il a pris soin de marquer la planche au crayon pour être sûr qu'il ne le dépassera pas. Pour Crookes, Home n'a pas usé de fraude : c'est, témoignera-t-il souvent, un médium accompli, qui réalise vraiment des exploits. Cette opinion est partagée par certains témoins, notamment le docteur Edward W. Cox, qui a assisté aux expériences et qui a écrit à Crookes une lettre datée du 8 juin 1871 : «Etant présent, dans un but de recherches, aux expériences d'essai relatées dans votre article, j'apporte avec empressement mon témoignage en faveur de la parfaite exactitude de la description que vous en avez faite, et des précautions et du soin avec lesquels furent accomplies les différentes épreuves. Les résultats me paraissent établir d'une manière concluante ce fait important : qu'il y a une force qui procède du système nerveux et qui est capable, dans la sphère de son influence, de donner aux corps solides du mouvement et du poids. Pour éviter l'apparence de toute conclusion prématurée, je recommanderais d'adopter pour cette force un nom qui lui soit propre, et je me hasarde à suggérer l'idée qu'on pourrait l'appeler force psychique ; que les personnes chez lesquelles elle se manifeste avec une grande puissance, s'appellent psychistes, et que la science qui s'y rapporte se nomme psychisme, comme étant une branche de la psychologie.» Et plus tard, quand on reprochera à Home d'avoir fraudé ou d'avoir, sur cette expérience, échoué, il trouvera un moyen de l'excuser, voire de justifier son échec. «Un comité de savants rencontra M. Home, à Saint-Pétersbourg, il y a quelques mois, mais ils ne tinrent qu'une seule séance qui n'eut que des résultats négatifs, et, forts de cela, ils publièrent un rapport très défavorable à M. Home. L'explication de cet insuccès, qui est tout ce dont on l'a accusé, me paraît tout à fait simple. Quelle que soit la nature du pouvoir de M. Home, ce pouvoir est très variable, et quelquefois il lui fait entièrement défaut. Il est clair que l'expérience russe fut tentée quand ce pouvoir était à son minimum. Pareille chose est fréquemment arrivée pendant mes propres expériences. Un groupe de savants et M. Home se trouvèrent chez moi, et les résultats, furent aussi négatifs que ceux de Saint-Pétersbourg. Mais, au lieu de cesser nos recherches, nous répétâmes patiemment l'expérience une seconde et une troisième fois, et nous arrivâmes à des résultats qui furent positifs. «Je ne suis pas arrivé à cette conclusion à la hâte et sur des preuves insuffisantes. Quoique l'espace ne me permette de publier que les détails d'une seule expérience, il faut bien comprendre que, depuis quelque temps, j'ai continué des essais semblables et avec les mêmes résultats. Le but de la réunion que j'ai décrite était de confirmer les observations préalables en y appliquant des méthodes rigoureuses, des appareils préparés avec soin, et en présence de témoignages irréprochables.» (à suivre...)