Rêve Après les éditions malheureuses de 1965 et 1996, la Tunisie se retrouve en finale de la Coupe d?Afrique des nations pour la troisième fois de son histoire. «Trop étroit le passage, mais l?enjeu en vaut la peine», titrait le quotidien Le Temps hier matin, quelques heures avant la première demi-finale entre la Tunisie, le pays hôte, et le Nigeria, vice-champion d?Afrique en 2000. Et il fut réellement très étroit ce passage par lequel l?équipe tunisienne est passée pour atteindre cette finale tant attendue depuis le début de la compétition et à laquelle l?équipe a pris goût au fur et à mesure. Dans un style tout à fait contraire à celui du Sénégal, les Super Eagles ont été de véritables durs à cuir. La formation dirigée par l?ancien international Christian Chukwu n?a rien à voir avec celle qui a débuté la compétition face au Maroc (défaite 0-1). Une belle expression collective, faite de passes courtes et fluides, le tout emballé dans une nonchalance trompeuse. Avec un artiste retrouvé comme Okocha, un Kanu décisif et des garçons aussi talentueux que Utaka, Ikedia ou Okoronkwo, les Tunisiens devaient mettre beaucoup de c?ur et d?application à l?ouvrage. Hier soir, l?Arena d?Afrique a longtemps tremblé avant de pousser le délire et la joie jusqu?au bout. Les 60 000 supporters, et non spectateurs, de Radès ont finalement communié avec leurs héros et n?attendent donc que ce samedi 14 février pour enlever le premier titre continental. Après le coup d?envoi de l?arbitre béninois, Codjia Coffi, les deux équipes se sont longtemps observées avant que les Tunisiens ne prennent la man?uvre en main grâce aux incursions de Jaziri, à l?abattage de Hagui et Badra et aux bonnes passes de Chedly que Lemerre a préféré à Ben Achour pour le marquage du dangereux métronome nigérian Okocha. Ce dernier, plus en retrait, a distillé d?excellents caviars à ses coéquipiers Utaka et Odemwingie, mais sans véritable danger. Poussés par un hymne national rejoué avant le début de la seconde période (une première dans l?histoire de la CAN), les Super Eagles ouvriront la marque contre le cours du jeu. Les Tunisiens laissent passer la période de doute et repartent à l?attaque pour refaire leur retard et reviennent de loin. Le score ne bougera pas pour autant et on devra jouer, pour la première fois, la séance des tirs au but. A ce jeu, les Tunisiens s?avéreront plus adroits en marquant leurs cinq essais, alors que le jeune Udeze trouvera les mains (mal)heureuses de Boumnijel qui brisera le rêve des Nigérians. Mais pas celui de tout un peuple qui a retrouvé son équipe et qui va la porter jusqu?au sacre final. Merbouha !