Résumé de la 44e partie n Les considérations de Daniel Dunglas Hume sur la survie de l'âme sont beaucoup moins passionnantes que ces prouesses physiologiques. Les témoignages de ses contemporains sont pour la plupart favorables à Hume. Même quand on ne croit pas au spiritisme, on a loué son haut degré de moralité, son honnêteté et son sens du dévouement. Il a eu à fréquenter de nombreuses têtes couronnées, il a même épousé deux fois des femmes russes de la haute société, mais il n'a pas joué sur ses relations pour s'arracher des avantages. Une seule fois, il a fait une intervention auprès du tsar Nicolas, et encore, pour intercéder en faveur d'une personne qui risquait la prison. Le tsar, qui avait pour lui une grande affection, a aussitôt pardonné à l'homme. Nous avons déjà mentionné qu'en dépit de sa situation pécuniaire fragile, il refusait de faire payer ses séances. Il aurait pu, comme les sœurs Fox, se faire beaucoup d'argent, mais il refusait les gratifications. Il rapporte dans un de ses écrits, qu'étant à Paris, il est l'invité d'un cercle de la jeunesse dorée, le Club de l'union, qui voulait qu'on lui paye sa représentation. On lui a proposé de l'argent, mais il l'a refusé. On a cru alors qu'il voulait plus et on lui a proposé 50 000 francs, une somme astronomique ! Il l'a encore refusée ! Cependant, comme pressentant qu'on allait, après sa mort, l'accuser de s'être présenté pour l'argent, il profite de cet épisode du club pour se faire délivrer, par un ami de ce club, M. Bodiska, fils du consul russe à New York, une attestation écrite sur cet épisode. Il explique : «Comme justice ne m'est pas souvent rendue et qu'on prétend constamment que je fais payer mes séances, il est probable que, lorsque je ne serai plus là, on dira que j'ai accepté les 50 000 francs qui m'étaient offerts pour cette séance ; peut-être même doublera-t-on la somme. Alors, je voudrais que vous me signiez une attestation, affirmant que j'ai refusé l'argent qui m'a été proposé.» L'homme est surpris. — vous voulez vraiment que je fasse cette déclaration ? — oui, je veux que ma réputation soit sans tache ! M. Bodiska acquiesce. De toute façon, il n'a jamais douté de la sincérité de son ami. Il lui a remis la déclaration suivante, que l'épouse Dunglas Hume allait conserver et, plus tard, livrer au public : «C'est à Paris, chez mon beau-père, le comte Alexandre Komar, où il demeurait alors, que j'ai rencontré pour la première fois M. D. D. Hume ; j'ai eu l'occasion d'apprécier aussi bien son caractère que les phénomènes extraordinaires qui se produisent en sa présence et je déclare franchement que rien dans les principes de la nature ne peut expliquer ce que moi et d'autres avons constaté, non pas une, mais bien une centaine de fois. Jamais il n'a été incité, par un motif de lucre, à user de sa merveilleuse faculté, car, à ma connaissance, il a refusé bien des offres dont une, en particulier, du Club de l'union, qui lui avait offert 50 000 francs pour une séance. Un parent de ma femme lui a même proposé de l'adopter et de lui assurer une rente viagère, ce qu'il a aussi refusé. B. Bodiska.» (à suivre...)