Résumé de la 6e partie n Carlos est introuvable, malgré les milliers de policiers lancés à sa poursuite de par le monde… Le 29 mars 1982, une bombe explose dans le Capitole, le train Paris-Toulouse, faisant cinq morts et vingt-sept blessés. Il a été établi par la suite que Carlos pensait que Jacques Chirac s'y trouvait. Le 24 avril 1982, jour de l'ouverture du procès de Magdalena Kopp, une bombe explose rue Marbeuf, faisant un mort et soixante-trois blessés. Dans un communiqué, Carlos menace de mettre Paris à feu et à sang, mais c'est ailleurs qu'il va frapper. Le 25 août 1983, le centre culturel français de Berlin-Ouest est soufflé par une explosion : un mort et vingt-trois blessés. Le 31 décembre de la même année, plusieurs explosions ont lieu dans la gare Saint-Charles, à Marseille, et dans le TGV Sud-Est : quatre morts. Le lendemain, 1er janvier 1984, c'est le centre culturel français de Tripoli qui est détruit. L'ouverture des archives secrètes des pays de l'Est a permis de reconstituer le parcours de Carlos durant la décennie 80. Car c'est de l'autre côté du rideau de fer qu'il est alors hébergé. Entre deux coups de main sanglants, il mène une vie princière. Il fréquente les palaces de Belgrade, Budapest, Berlin-Est, Bucarest, Moscou et, lorsqu'il a besoin de soleil, en hiver principalement, il se rend en Syrie ou au Yémen. Il a épousé, en 1986, Magdalena Kopp, libérée après deux ans de prison, et ils ont une fille, Evita, un an plus tard. L'effondrement du bloc communiste, en 1989, l'année de ses quarante ans, constitue pour lui le premier revers. Il se replie vers la Syrie, mais n'y reste pas longtemps. En 1991, la Syrie choisit le camp américain dans la première guerre du Golfe. Carlos devient un hôte gênant, il est prié de quitter le pays. C'est le début de son errance. Il devient un terroriste de luxe au chômage, qui ne sait plus à qui vendre ses services. Les mouvements dits révolutionnaires, type bande à Baader, ont disparu. Les Palestiniens sont en pleine négociation avec Israël. Carlos ne sert plus à personne. Le 1er juin 1992, il est condamné par contumace, en France, à la réclusion criminelle à perpétuité, pour l'affaire de la rue Toullier. Bientôt son errance se double d'une errance sentimentale. Il tombe amoureux d'une jeune Jordanienne, pour qui il abandonne sa femme et sa fille. II se fait musulman afin de l'épouser religieusement et vit avec elle à Khartoum, au Soudan, le seul pays qui veuille encore de lui. Il boit beaucoup, il est de toutes les soirées. Il a vieilli, il a encore grossi, il n'est plus bon à grand-chose dans son domaine, mais il est certainement encore très dangereux pour qui voudrait l'approcher. L'approcher, c'est ce qu'ont tenté, depuis le début, par tous les moyens, les services français. Aujourd'hui, on peut reconstituer la traque secrète de Carlos... Comme il n'est pas en France, la DST, dont le rôle est de protéger le territoire, n'est pas compétente. Il. n'y a qu'un organisme qui puisse agir, le SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage). Celui-ci possède un Service action pouvant intervenir partout dans le monde, y compris pour éliminer physiquement un individu. Tous les pays ont un service équivalent. Début 1976, six mois après le massacre de la rue Toullier, le général Alexandre de Marenches, patron du SDECE, choisit pour mener la traque le général Philippe Rondot, un des membres du Service action. Ses instructions sont précises : ne pas abattre Carlos, le ramener en France pour qu'il soit jugé et qu'il réponde de ses actes. Ce genre d'enlèvement en territoire étranger est une opération bien plus complexe qu'une simple élimination, mais le général Rondot a tout pour réussir. (à suivre...)