Résumé de la 2e partie n Aux toilettes, celui qui s'est emparé d'un pistolet et qui a tiré sur le Libanais et les policiers s'appelle Carlos… En attendant, toujours aucun renseignement sur l'identité véritable de ce Carlos, vraisemblablement sud-américain. Il reste introuvable, malgré une extraordinaire mobilisation dans toute la France. Alors l'enquête se poursuit, à commencer par l'examen des indices se trouvant au domicile de Moukarbal. Les premières investigations ont été faites de manière plutôt hâtive, car, en examinant mieux un chéquier, on découvre un talon portant la somme de 2 500 francs, au nom de Silva Empela Masmela. Renseignements pris, il s'agit d'une employée de banque de nationalité colombienne, habitant 11, rue Amélie, dans le VIIe arrondissement. On s'y précipite. Elle n'est pas là, mais on découvre un formidable arsenal, des pistolets, des mitraillettes, des grenades, des explosifs, des bombes. Il y a aussi tout un matériel pour fabriquer de faux papiers et une liste de personnalités de toutes tendances politiques (journalistes, hommes d'affaires et intellectuels) devant faire l'objet d'attentats. Des attentats, il s'en est préparé dans ces lieux. On découvre les plans précis de trois journaux, L'Aurore, Minute et L'Arche, qui ont été récemment victimes d'explosions au plastic. Des traces d'occupation récentes laissent, en outre, supposer que Carlos s'y est réfugié après son triple meurtre. L'appartement de la rue Amélie va devenir pour les policiers une véritable mine de renseignements. Un carnet appartenant à Moukarbal décrit en toutes lettres de récents attentats dont les auteurs s'avèrent être Carlos et lui-même : la prise d'otages de l'ambassade de France à La Haye, le 13 septembre 1974, et surtout l'attentat du drugstore Saint-Germain, deux jours plus tard... L'affaire avait causé une immense émotion. Ce jour-là, un inconnu avait lancé une grenade au milieu des clients, faisant deux morts et trente-quatre blessés, dont dix-huit femmes et quatre enfants. L'enquête n'avait abouti à rien. On avait fini par conclure qu'il s'agissait de l'acte d'un fou. Or, on découvre, à présent, que c'est sans doute l'œuvre de ce Carlos, dont la dimension criminelle ne cesse d'augmenter à mesure que l'enquête avance. Le même Carlos revendiquera plus tard cette opération, répondant à un journaliste. Au moment où des pourparlers étaient en cours entre le gouvernement français et les preneurs d'otages de La Haye, il avait voulu faire une «opération persuasive de style algérien» pour que les autorités françaises «accèdent aux demandes formulées par les camarades de La Haye». Toujours dans le même calepin, on découvre que Moukarbal et Carlos ont rencontré en 1974, à Zurich, des membres de l'Armée rouge japonaise et leur ont remis 400 000 francs suisses, une somme considérable. Ce n'est pas tout. L'expertise des armes est tout aussi parlante. Les grenades appartiennent à un lot volé sur une base américaine en Allemagne, par la bande à Baader. Il y a, d'autre part, des grenades de fabrication yougoslave, identiques à celles abandonnées par des terroristes japonais dans un parking de la porte Maillot. On découvre enfin un lot de transistors semblables à ceux dont disposait un commando palestinien, arrêté par la DST dans une villa de Villiers-sur-Marne, en décembre 1973. Tout indique que Carlos est au centre du terrorisme international. Coordonne-t-il les activités de ces mouvements clandestins, qui agissent chacun de leur côté ? L'émotion s'accroît, non seulement en France, mais dans le monde entier. (à suivre...)