Résumé de la 57e partie n Devant le Balmoral Court, Mr Treves s'apprêtait à se séparer de Ted Latimer, quand Thomas Royde surgit ... Mr Treves laissa soudain échapper une exclamation dépitée. A la grille de l'ascenseur était accrochée une pancarte : EN DÉRANGEMENT — Sapristi ! grinça le vieil avocat. Comme c'est contrariant ! Il me va falloir grimper toutes ces marches. — Fâcheux, commenta Royde. Il n'y a pas d'ascenseur de service ? Pas de monte-charge ? Rien qui y ressemble ? — Hélas non. Cet appareil-là sert à tout. Tant pis, je n'ai plus qu'à monter à petits pas. Bonsoir à vous deux. Mr Treves attaqua lentement l'ascension du grand escalier. Royde et Latimer lui souhaitèrent le bonsoir et se retirèrent. Dès qu'ils furent sur la route, un silence contraint s'instaura entre eux. Et soudain, Royde lâcha tout à trac : — Eh bien, bonne nuit. — Bonne nuit. A demain... — A demain. A grandes enjambées, Ted Latimer prit la direction de l'embarcadère. Thomas Royde resta un moment à le regarder s'éloigner dans la nuit. Et puis il tourna les talons et s'engagea sur le chemin de la Pointe-aux-Mouettes. La lune émergeait des nuages. Et sa lumière d'argent inondait de nouveau Saltcreek. — On se croirait en plein été, murmura Mary Aldin. Audrey et elle étaient assises sur la plage que dominait l'imposant édifice de l'Easterhead Bay Hotel. Vêtue d'un maillot blanc, Audrey ressemblait à une délicate figurine d'ivoire. Mary ne s'était pas baignée. Un peu plus loin, étendue sur le ventre, Kay offrait au soleil son dos et ses jambes. — Brrr, protesta-t-elle en se redressant, l'eau est horriblement froide. — On est en septembre, rappela Mary. — En Angleterre, il fait toujours froid, grogna Kay. Ah, comme je voudrais que nous soyons dans le midi de la France ! Là-bas, au moins, il fait réellement chaud. A côté d'elle, on entendit geindre Ted Latimer : — Ici, le soleil n'est pas un vrai soleil. — Vous n'allez pas entrer dans l'eau ? lui demanda Mary. Kay éclata de rire. — Ted n'entre jamais dans l'eau. Il préfère se prélasser au soleil, comme un lézard paresseux. Elle tendit l'orteil pour le chatouiller. Il se dressa d'un bond. — Viens marcher un peu, Kay. J'ai froid. Ils s'éloignèrent le long de la plage. — Comme un lézard paresseux, répéta Mary en les suivant des yeux. Assez mal venue, la comparaison. — Ce n'est pas comme ça que vous le voyez ? interrogea Audrey. Mary fronça les sourcils. — Pas vraiment. Quand on parle de lézard, on pense à une bête inoffensive. Et je ne crois pas Ted inoffensif. — Je ne le crois pas non plus, souffla Audrey, songeuse. Mary continuait de les regarder. — Ils sont superbes, tous les deux. Ils sont très bien assortis, non ? — C'est vrai, oui. — Mêmes goûts, mêmes opinions.., même langage. C'est bien dommage que... Elle s'interrompit. (à suivre...)