Rencontre n L'autre voleur fait semblant de tâter la mule. Il retire aussitôt la main, comme si la bête s'était montrée hostile. Un jour, la mère de Djeha l'envoie faire des courses. Il prend sa monture, une jeune et vigoureuse mule. Chemin faisant, il rencontre quatre voleurs. Il les connaît et ils le connaissent bien. — Djeha, où vas-tu de ce pas décidé ? — c'est ma mère qui m'envoie faire des courses ! On regarde la mule. — tu as là une belle mule ! — oui, oui, une belle mule ! Il comprend que les voleurs vont le dépouiller. — hé, dit l'un des voleurs, cette mule est très fougueuse ! L'autre fait semblant de la tâter. Il retire aussitôt la main, comme si la mule s'était montrée hostile. — c'est qu'elle est dangereuse pour un jeune homme comme toi ! — oui, dit l'autre, elle pourrait se cabrer et te jeter à terre. Le troisième s'exclame. —et si tu es jeté, tu es mort! ! Le quatrième s'apitoie. — et si tu meurs, ta pauvre mère serait seule au monde. On regarde Djeha. Il hoche la tête et doit reconnaître. — c'est vrai, ma mule est fougueuse ! — et certainement rétive ! — oui, elle est également rétive ! Les quatre voleurs se regardent, satisfaits. — nous, nous pensons à toi et à ta pauvre mère ! Djeha fait semblant d'acquiescer. — vous êtes braves ! Les voleurs sourient. — et pour te montrer que nous tenons à toi, nous allons t'échanger notre âne contre ta mule ! Djeha regarde l'âne : il est vieux et presque impotent. — c'est un gentil animal, extrêmement docile, avec lui tu n'auras rien à craindre. — oui, rien à craindre. Les voleurs l'entourent, menaçant. Djeha comprend qu'il n'a pas le choix. S'il refuse, les voleurs vont s'emparer de sa mule et peut-être le tuer. — d'accord, j'échange ma mule contre votre âne ! — a la bonne heure ! — prenez la mule, je prends l'âne, je dois partir ! Les voleurs l'arrêtent. — et tu vas prendre l'âne comment ça ! Tu dois nous donner encore cent dourous ! Notre âne vaut plus que ta mule ! Djeha est obligé de verser la somme demandée.(à suivre...)