Le rideau est tombé sur la CAN 2004. Si le public sportif a suivi la compétition, plus spécialement la prestation de l?EN, il reste que tout n?a pas été dit sur ce rendez-vous de la balle ronde africaine. C?est justement sur ces «à-côtés», sur des non-dits, sur des péripéties vécues par les uns et les autres que les envoyés spéciaux d?InfoSoir reviennent, à partir d?aujourd'hui, à travers une série d?articles. Noctambules Si la CAN s?est surtout déroulée en après-midi ou en début de soirée, les nuits, elles, ont été pour beaucoup l?occasion de s?évader. La CAN, ce n?était pas seulement du foot. Dans un pays comme la Tunisie, où les lieux de faire la bringue ne manquent pas, rares sont ceux qui se sont retenus, y compris parmi les joueurs astreints plutôt à une discipline plus rigoureuse. Les premiers à avoir donné le ton sont les trois Nigérians, Celestine Babayaro, Yakubu Aiyegbeni et Victor Agali qui ont eu la mauvaise idée de sortir la nuit et de revenir au petit matin en galante compagnie. Démasqués par le responsable de sécurité, les trois joueurs ont été immédiatement exclus par Christian Chukwu, le sélectionneur avant que la fédération et le ministre des Sports, Musa Mohammed, n?entérinent cette décision. Au moment où ils se sont qualifiés pour les quarts de finale, les dirigeants des Super Eagles ont fini par pardonner aux trois bannis en les invitant à réintégrer la sélection avant le match face au Cameroun. Mais les trois joueurs, très affectés par leur mise à l?écart, ont refusé de revenir. De leur côté, les dirigeants sénégalais n?avaient pas besoin de prononcer de telles décisions puisque l?équipe était déjà éliminée. En effet, après avoir quitté la scène face aux Tunisiens en quarts de finale au cours d?un match détestable, les coéquipiers d?un Hadji Diouf, complètement à côté de la plaque, ont noyé leur chagrin en boîte jusqu?au petit matin. Un lieu que la plupart des présents ont fréquenté au cours de cette CAN. Les supporters des Verts ont envahi les discothèques et autres cabarets pour prolonger la fiesta jusqu?au bout de la nuit. Souvent frustrés de ne pouvoir se défouler dans leur propre pays, nos compatriotes s?en sont donné à c?ur joie. Certains ont innové en improvisant des soirées à la belle étoile en mettant à fond la sono de leur voiture. Le boulevard Boudjaâfar se souviendra longtemps de ces chants et danses qui ont donné à la perle du Sahel des airs de carnaval. Le Maracana et la Galleria ont, eux aussi, vibré à la joie de vivre algérienne. Des nuits fauves aux couleurs africaines.