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Le sport roi au pays des hommes intègres
2010, année du foot en Afrique
Publié dans La Tribune le 28 - 12 - 2009


Photo : La Tribune
De notre envoyé spécial à Ouagadougou
Moumene Belghoul
Au Burkina Faso, le football n'est pas un sport comme les autres. C'est une véritable passion nationale. Tout le peuple en parle avec ardeur. Et quand un match de l'équipe nationale s'annonce, c'est l'ébullition généralisée. L'année qui s'annonce sera incontestablement celle du foot en Afrique. Le nombre de participants à la Coupe du monde sud-africaine est limité. Non qualifiés au Mondial, certains pays africains, où l'amour du football est perceptible dans
les moindres recoins, auront au moins droit à une compensation : la Coupe d'Afrique des nations, véritable mondial continental. Le Burkina Faso s'est adjugé le droit de participer à ce tournoi. Les Etalons sont décidés à ne pas faire uniquement dans la figuration. Les Burkinais sont fiers de leur équipe malgré les déboires.
20 juin 2009. Stade du 4 Août à Ouagadougou. C'est la grande déception au pays des hommes intègres. Les Etalons ne participeront pas à la grand-messe du football mondial qui aura lieu au pays des Zoulous. Le rêve sud-africain était pourtant à leur portée. Les espoirs les plus fous étaient permis. Le Burkina Faso a fait un début prometteur. Mais la phénoménale Côte d'Ivoire, avec sa constellation de stars, est passée par là. Les Etalons se contenteront d'une autre compétition de moindre envergure. C'est la plus prisée sur le plan continental : la Coupe d'Afrique des nations (CAN). A l'occasion du dernier match de ces éliminatoires très disputées, Ouaga n'a d'yeux et d'oreilles que pour cette compétition, décidément occultée par le Mondial prévu au pays de Mandela.
Rencontré à la veille d'un Burkina-Malawi sans saveur, l'entraîneur des Etalons Paolo Duarté dira que son équipe prouvera «durant la CAN que sa non-participation au Mondial 2010 n'était qu'un accident de parcours». Entre deux directives pour ces poulains durant une séance d'entraînement au stade du 4 Août, le sélectionneur portugais des Etalons, arborant un sourire qui en dit long, souhaiterait même rencontrer un de ces fameux mondialistes. Juste à côté, sur le terrain, Charles Kaboré, le joueur vedette, sociétaire de l'Olympique de Marseille, parlera de petite revanche. «Nous allons confirmer que nous ne sommes pas là par hasard», affirmera avec détermination l'étoile montante du football burkinais avant d'aller rejoindre les vestiaires. Aperçu au centre de formation de football Kada School, à l'est de Ouagadougou, l'ex-«planète champion», le jeune Clovis Balcoma, 14 ans, d'une voix pleine d'assurance, affirmera que «ce sera vraiment une revanche. Si les Etalons ne se sont pas qualifiés à la Coupe du monde, c'est à cause de certaines mésententes. Aujourd'hui, tout est rentré dans l'ordre. Les Etalons feront un bon parcours et gare à la Côte d'Ivoire cette fois-ci». Kader Traoré, reporter sportif au quotidien l'Observateur est plus nuancé. En spécialiste du football de son pays, il dira que l'objectif primaire était bien la Coupe d'Afrique des nations. L'échec aux éliminatoires pour la Coupe du monde n'est nullement ressenti avec amertume par les amoureux des Etalons. Un exploit en CAN fera allégrement le bonheur des inconditionnels de la sélection. Traoré dira avec une note de fierté qu'en Angola le Burkina Faso prouvera qu'il méritait aussi sa place parmi le gotha africain au pays de Mandela. Toutefois, une question reste en suspens. Les équipes qualifiées évolueront-elles avec leur effectif au complet ? La grande favorite, la Côte d'Ivoire, usera-t-elle de tous ses atouts au risque de compromettre son Mondial ? L'éventualité d'un Drogba diminué à la veille de la Coupe du monde constitue une hantise pour les Ivoiriens. Le péril de la méforme menace. Contracter une blessure à quelques mois de la Coupe du monde sud-africaine serait problématique pour beaucoup de sélections. Pour éviter toute mauvaise surprise, certains décident même de reléguer la compétition au second plan. On se rappelle 1990, la Coupe d'Afrique des nations se jouait à Alger. L'équipe d'Egypte, qualifiée au Mondial italien aux dépens de ces mêmes Algériens, se déplace en Algérie avec une équipe B. L'attitude des Pharaons jugée peu éthique n'avait pas été appréciée outre mesure. Une polémique s'est installée sur la légitimité de l'action au plan légal. Néanmoins, c'est devenu fréquent, les éditions de la CAN qui précèdent le Mondial sont considérées par les
qualifiés comme un «stage» de préparation avant le grand rendez-vous planétaire. Le tirage au sort pour la CAN angolaise a eu lieu le 20 novembre dernier. Il a donné lieu à des retrouvailles. A quelques mois de la World Cup, le petit Mondial continental sera sans nul doute marqué par un air de revanche et une envie forte de rédemption.
14 novembre 2009. La rencontre Burkina Faso-Malawi ayant une importance moindre sur le plan du résultat, c'est vers un explosif Egypte-Algérie que les attentions étaient braquées. Au cœur du quartier populaire Ouaga 2000 dans la capitale du Burkina Faso, l'ambiance était chaude. Au «maquis» (appellation de bar et restaurant au Burkina) Miss foot, la Coupe du Monde se décline sur les nombreux écrans accrochés au mur. Pour 300 francs CFA, on peut suivre l'équipe de son cœur. Plein comme un œuf, le lieu dirigé par Nikema ouvre ses portes aux passionnés de football et aux amoureux du ballon rond. Les Ouagalais, qui venaient juste de savourer une victoire sur le Malawi, sont majoritairement favorables aux Fennecs. Au Burkina Faso, l'Algérie a toujours la cote. L'équipe algérienne de football s'est d'autant plus attiré la sympathie locale à cause des incidents de la veille du match au Caire lorsque des joueurs ont été blessés par des jets de pierres alors que leur bus les emmenait vers l'hôtel. L'affaire a choqué tous les passionnés de football au Burkina Faso. Deux Algériens au centre de la foule. Assis sur des bancs en face des écrans, la masse humaine vibrait à chaque action chaude. Les commentaires allaient bon train. La tension au Cairo Stadium envahit la salle. Alors que les minutes s'égrènent les spectateurs, accrochés à l'écran, croyaient de plus en plus dans les chances des Algériens. L'arbitre sud-africain ajoute six cruelles minutes de temps additionnel. L'équipe algérienne craque à l'ultime seconde. La frustration le dispute à la colère à l'intérieur du maquis. Le résultat final met les deux équipes à égalité parfaite dans ce groupe C qui, décidément, refuse de départager les deux nations nord-africaines. Un match de barrage se jouera quelques jours plus tard à Khartoum au Soudan. Les dieux du football ont voulu que ce soit sur les berges du Nil Blanc que le destin choisira le cinquième élu pour le «paradis» sud-africain. Les téléspectateurs, sonnés par tant d'émotion, épilogueront jusqu'à une heure tardive sur les péripéties de cette rencontre choc.
Kada School, la fabrique des champions
Au Burkina Faso, les centres de formation de jeunes footballeurs sont très prisés. Même si les expériences tournent souvent à l'échec, de nouvelles tentatives sont engagées. Depuis 2007, les internationaux Jonathan Pitroipa et son coéquipier Wilfried Sanou, sociétaires respectivement des clubs allemands Hambourg SV et SC Fribourg, ont fondé Kada School International, (Kadiogo-Dafra School International) une école de formation de football qui attire les talents en herbe. «On s'est dit pourquoi ne pas créer un centre de football à Ouagadougou. Il n'y avait plus de centre de formation. Cela nous coûte à peu près 15 millions de F CFA par mois», affirmera avec entrain Pitroipa. Le centre se trouve loin du centre-ville. Une virée à Kada School nous plonge dans l'ambiance de la formation et de l'apprentissage. De prime abord, on constate l'indigence des moyens mis à la disposition des stagiaires. Mais la volonté de réussir semble largement transcender les jeunes joueurs. Les juniors sont en train de jouer, tandis que les benjamins observent. «On est là pour regarder les grands», explique Dieudonné Traoré, 12 ans. Les jeunes du centre sont logés et nourris. «On paie 10 000 F CFA par mois et une avance de 55 000 F CFA. On s'entraîne trois fois par semaine, de 15 h 30 à 18 h», nous confie l'un des stagiaires. Les pensionnaires intégrant ce centre doivent passer par une présélection payante.
1 000 francs CFA. Les jeunes stagiaires nourrissent beaucoup d'espoirs pour la prochaine CAN. L'école de football formatrice se targue d'avoir formé certains éléments parmi ceux qui seront présents en terre angolaise en janvier prochain.
Au Burkina, les terrains vagues sont de véritables viviers de football. Les jeunes s'y retrouvent afin de se livrer à des parties de foot épiques.
Les responsables du football burkinabé savent que, dans ces endroits-là, on peut aussi dénicher les futures vedettes. Le président de la Fédération burkinabé de football, Théodore Zambendé, est affirmatif : «Comme vous le savez, les talents ne sortent pas forcément des écoles. Il y a des talents innés comme ça. Ils ont le football dans le cœur et dans les pieds.» L'encadrement et l'organisation de ces jeunes est une chose primordiale. Les jeunes des quartiers pauvres ont besoin d'orientation et de suivi. Créer des centres de formation est devenu une exigence dans un pays où le football est un vrai moyen de s'en sortir. Les jeunes qui auront la chance d'être retenus dans les tests seront logés en demi-pension durant trois années. Pour le moment, tous rêvent de devenir professionnels. Ibrahima Traoré, ancien joueur des Etalons sélectionné 27 fois et entraîneur des juniors, souligne qu'il y aura certainement des désillusions. «Ils ne prennent pas tout le monde forcément.». «On recrute des jeunes de la rue mais qui ont quelque chose dans les jambes», fait-il remarquer en montrant du doigt les jeunes qui entament une séance de tirs au but. Les juniors, quant à eux, sont pris complètement en charge. Les stagiaires du centre rêvent tous de partir vers un ailleurs qui les fait fantasmer : les grands championnats de football européen. Les images des prédécesseurs qui ont réussi le challenge ne quittent pas leur petite tête. Pitroipa, qui a débuté dans son quartier de Saint-Léon, est lui-même passé par là. Lauréat de l'école Planète Champion, il est remarqué par des recruteurs étrangers. En 2004, il signe au club allemand de Fribourg. Le nouveau centre, Kada School, compte beaucoup sur ce genre de transfert afin de faire des rentrées d'argent vitales pour la pérennité du concept. Mais gare au désenchantement ! Planète Champion qui avait suscité de grands espoirs a fini par fermer ses portes en 2006. Pour les jeunes, il ne suffit pas d'avoir du talent pour réussir, c'est également une question de chance. Les futures stars du football, celles qui feront les joies des clubs huppés, se compteront sur les doigts.
M. B.
Les journalistes africains participent au projet Twenty Ten : la Coupe du monde vue d'Afrique
La Coupe du monde de football aura lieu pour la première fois sur le continent africain en juin 2010. C'est dans cette optique que le projet Twenty Ten est lancé. L'événement devrait offrir des opportunités médiatiques certaines. Le football faisant partie de la vie quotidienne en Afrique à l'instar du reste du monde, le projet en question vise à donner la parole aux journalistes africains, tant sur le continent que partout dans le monde afin qu'ils donnent leur propre vision. L'idée, c'est d'offrir aux citoyens africains la possibilité de connaître leur propre réalité africaine, plutôt que de dépendre d'organes d'information étrangers qui évoqueront l'Afrique sous un prisme déformant. Le projet Twenty Ten s'attache à développer l'expertise des journalistes africains et à les encourager à produire et à distribuer des articles, des images, des émissions et des productions multimédias liés au football africain. 108 journalistes à travers l'Afrique sont engagés dans le projet. Ils ont pris part à plusieurs ateliers de
formation. Et l'aventure continue. Le programme appelé «les médias africains en route pour le Mondial 2010» est initié par plusieurs organisations de médias, dont World Press Photo, Free Voice, Africa Media Online et Lokaalmondiaal. L'objectif est de permettre à des journalistes de couvrir la Coupe du monde 2010 et de produire des articles à l'intention des médias internationaux à travers le monde. Durant leur présence au Burkina Faso du 11 au 16 novembre dernier, la trentaine des journalistes francophones (presse écrite, radios et photoreporters) ont eu une formation pratique autour du match Burkina Faso-Malawi comptant pour les éliminatoires combinées de la CAN et du Mondial 2010. La formation aura eu le mérite de mettre en contact les journalistes du continent. L'échange aura été des plus fructueux. Le projet Twenty Ten se concentre sur la Coupe du monde de la FIFA et sur les opportunités médiatiques qu'elle ne manquera pas de susciter. «Twenty Ten est un projet médiatique multidisciplinaire. A ce titre, il mettra l'accent sur la consolidation des journalistes africains de diverses disciplines. Il vise à encourager les professionnels des médias à produire et à distribuer de façon créative des articles, images, émissions et productions multimédias relatifs au football africain. Les médias africains seront encouragés à publier gratuitement le contenu créé», dira Jens Kiesheyer, responsable du projet.


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