Résumé de la 14e partie n La princesse met à la disposition de Gerda – déçue de ne pas avoir retrouvé Kay –, un carrosse qui sera attaqué par des brigands qui la prennent en otage... Elle est grassouillette, elle est mignonne et nourrie d'amandes, dit la vieille brigande qui avait une longue barbe broussailleuse et des sourcils qui lui tombaient sur les yeux. C'est joli comme un petit agneau gras, ce sera délicieux à manger. Elle tira son grand couteau qui luisait d'une façon terrifiante. — Aïe ! criait en même temps cette mégère. Sa propre petite fille qu'elle portait sur le dos et qui était sauvage et mal élevée à souhait, venait de la mordre à l'oreille. — Sale petite ! fit la mère. Elle n'eut pas le temps de tuer Gerda, sa petite fille lui dit : — Elle jouera avec moi, qu'elle me donne son manchon, sa jolie robe et je la laisserai coucher dans mon lit. Elle mordit de nouveau sa mère qui se débattait et se tournait de tous les côtés. Les brigands riaient. — Voyez comme elle danse avec sa petite ! — Je veux monter dans le carrosse, dit la petite fille des brigands. Et il fallut passer par où elle voulait, elle était si gâtée et si difficile. Elle s'assit auprès de Gerda et la voiture repartit par-dessus les souches et les broussailles plus profondément encore dans la forêt. La fille des brigands était de la taille de Gerda mais plus forte, plus large d'épaules, elle avait le teint sombre et des yeux noirs presque tristes. Elle prit Gerda par la taille, disant : — Ils ne te tueront pas tant que je ne serai pas fâchée avec toi. Tu es sûrement une princesse. — Non, répondit Gerda. Et elle lui raconta tout ce qui lui était arrivé et combien elle aimait le petit Kay. La fille des brigands la regardait d'un air sérieux, elle fit un signe de la tête. Elle essuya les yeux de Gerda et mit ses deux mains dans le manchon. Qu'il était doux ! Le carrosse s'arrêta, elles étaient au milieu de la cour d'un château de brigands tout lézardé, des corbeaux, des corneilles s'envolaient de tous les trous et les grands bouledogues, qui avaient chacun l'air capable d'avaler un homme, bondissaient mais n'aboyaient pas, cela leur était défendu. Dans la grande vieille salle noire de suie, brûlait sur le dallage de pierres un grand feu, la fumée montait vers le plafond et cherchait une issue, une grande marmite de soupe bouillait et sur des broches rôtissaient lièvres et lapins. — Tu vas dormir avec moi et tous mes petits animaux préférés ! dit la fille des brigands. Après avoir bu et mangé elles allèrent dans un coin où il y avait de la paille et des couvertures. Au-dessus, sur des lattes et des barreaux se tenaient une centaine de pigeons qui avaient tous l'air de dormir, mais ils tournèrent un peu la tête à l'arrivée des fillettes. — Ils sont tous à moi, dit la petite fille des brigands. Elle attrapa un des plus proches et le tint par les pattes. — Embrasse-le ! cria-t-elle en le plaquant à la figure de Gerda. — Et voilà toutes les canailles de la forêt, continua-t-elle, en montrant une quantité de barreaux masquant un trou très haut dans le mur. (à suivre...)