Résumé de la 21e partie n Gerda a sorti Kay du château de la reine des neiges. Deux rennes les conduisent jusqu'à la frontière de leur pays... Les premiers petits oiseaux se mirent à gazouiller, la forêt était pleine de pousses vertes. Et voilà que s'avançait vers eux sur un magnifique cheval que Gerda reconnut aussitôt (il avait été attelé devant le carrosse d'or), s'avançait vers eux une jeune fille portant un bonnet rouge et tenant des pistolets devant elle, c'était la petite fille des brigands qui s'ennuyait à la maison et voulait voyager, d'abord vers le Nord, ensuite ailleurs si le nord ne lui plaisait pas. — Tu t'y entends à faire trotter le monde, dit-elle au petit Kay, je me demande si tu vaux la peine qu'on coure au bout du monde pour te chercher. Gerda lui caressa les joues et demanda des nouvelles du prince et de la princesse. — Ils sont partis à l'étranger, dit la fille des brigands. — Et la corneille ? demanda Gerda. — La corneille est morte, répondit-elle. Sa chérie apprivoisée est veuve et porte un bout de laine noire à la patte. Elle se plaint lamentablement : «Quelle bêtise !» Mais raconte-moi ce qui t'est arrivé et comment tu l'as retrouvée ? Gerda et Kay racontaient tous les deux en même temps. — Et patati, et patata, dit la fille des brigands, elle leur serra la main à tous les deux et promit, si elle traversait leur ville, d'aller leur rendre visite ... et elle partit dans le vaste monde. Kay et Gerda allaient la main dans la main et tandis qu'ils marchaient, un printemps délicieux plein de fleurs et de verdure les enveloppait. Ils reconnaissaient les hautes tours, la grande ville où ils habitaient. Ils allèrent à la porte de grand-mère, montèrent l'escalier, entrèrent dans la chambre où tout était à la même place qu'autrefois. La pendule faisait tic-tac, les aiguilles tournaient, mais en passant la porte, ils s'aperçurent qu'ils étaient devenus de grandes personnes. Les rosiers dans la gouttière étendaient leurs fleurs à travers les fenêtres ouvertes. Leurs petites chaises d'enfants étaient là : Kay et Gerda s'assirent chacun sur la sienne en se tenant toujours la main : ils avaient oublié, comme on oublie un rêve pénible, les splendeurs vides du château de la reine des neiges. Grand-mère était assise dans le clair soleil de Dieu et lisait un livre à voix haute : «Si vous n'êtes pas semblables à des enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume de Dieu.» Ils étaient assis là, tous deux, adultes et cependant enfants, enfants par le cœur... C'était l'été, le doux été béni.