Clarification n Palestiniens et Israéliens se sont félicités hier, mais avec des réserves, de la déclaration de l'Union européenne appelant à faire de Jérusalem la future capitale de deux Etats palestinien et israélien. La représentante de la Palestine auprès de l'UE, Leïla Shahid, s'est félicitée, hier, de la ligne «claire et ferme» adoptée le même jour par les Européens concernant la situation au Proche-Orient et notamment la question de Jérusalem. «Les Européens ont clairement rejeté l'annexion de Jérusalem-Est par Israël et appellent à la fin de la colonisation dans les Territoires occupés et particulièrement à Jérusalem-Est», a estimé Mme Shahid. La représentante palestinienne s'est également félicitée de l'appel de l'UE pour lever «le siège» de Gaza. «Le ton et le contenu du texte européen sont sans ambiguïté», a-t-elle estimé. Cependant, l'Autorité palestinienne a regretté que le contenu de cette déclaration ait été édulcoré au regard de sa version initiale. «C'est un pas positif même si nous espérions quelque chose de plus fort et de plus clair», a déclaré Nimr Hamad, un conseiller politique du Président Mahmoud Abbas. «Nous considérons néanmoins cela comme une étape positive», a-t-il ajouté, en critiquant «l'ampleur des pressions exercées par Israël et d'autres, dont des pays européens, pour modifier le texte». «Les responsables israéliens doivent comprendre qu'il est temps pour eux de respecter les lois et résolutions internationales qui garantissent le droit à l'autodétermination des Palestiniens», a, de son côté, estimé le Premier ministre palestinien, Salam Fayyad. Il a jugé que cette déclaration était une «victoire» pour les Palestiniens. Dans une déclaration commune, les ministres des Affaires étrangères des 27 pays de l'UE ont estimé, hier, à Bruxelles, que Jérusalem devrait devenir la «future capitale de deux Etats» et que son statut final devrait être réglé par la négociation. L'UE a également réaffirmé son refus d'accepter les changements de frontières survenus après juin 1967, refusant ainsi implicitement de reconnaître l'annexion de Jérusalem-Est par l'Etat d'Israël. «S'il doit y avoir une paix réelle, il est nécessaire de trouver par la négociation un moyen de résoudre le statut de Jérusalem comme future capitale de deux Etats», souligne un document européen. Ces formules ont fait l'objet d'intenses tractations pendant plusieurs jours entre pays européens divisés entre eux sur la question et mis sous pression par des protestations préventives israéliennes depuis une semaine. L'initiative du texte avait été lancée par la présidence suédoise de l'UE. Israël considère l'ensemble de Jérusalem, y compris la partie orientale dont l'annexion n'est pas reconnue par la communauté internationale, comme sa capitale éternelle et indivisible. De leur côté, les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de leur futur Etat dans le cadre d'un règlement négocié.