Après la double qualification de l'Algérie aux phases finales de la CAN et du Mondial, des observateurs évoquent les chances des Verts dans ces compétitions de haut niveau tout en se posant la question sur les capacités de Rabah Saâdane à mener ses joueurs à bon port. Pour certains, il n'est pas en mesure de donner le volume de jeu qui doit être celui des Fennecs pour affronter les meilleurs. Et les spéculations vont bon train… Mais que reproche-t-on à Saâdane exactement ? N'a-t-il pas les bagages et l'expérience, voire les compétences et le savoir pour gérer son équipe et rivaliser avec des adversaires de taille à l'image du sélectionneur de l'Angleterre Fabio Capello ? Non, le problème ne serait pas là, selon les discussions en coulisses, mais dans la gestion du groupe, car celui-ci a besoin d'une main de fer qui ne ferait aucune concession aux sentiments, surtout après les éliminatoires qui ont renforcé les liens entre plusieurs joueurs et surtout la conviction, notamment chez les cadres, de l'existence maintenant d'une équipe homogène. Dans une émission sportive diffusée cette semaine sur la Chaîne III, on a même évoqué des noms de sélectionneurs potentiels comme Guus Hiddink ou Trapattoni qui seraient «capables» de relever le défi en contrant les adversaires des Verts. Pour sa part, Saâdane a, lui-même, signifié, il y a seulement quelques jours, qu'il se pourrait qu'il ne serait pas là au prochain Mondial tout en précisant que le renforcement du staff technique que certains cercles ont évoqué n'est pas un nécessité ! A lire entre les lignes, on peut déduire que si renforcement il y a, ce sera contre le gré de Saâdane. Ce dernier pourrait dire bye bye à la sélection nationale. Or, jusqu'à maintenant, il a le soutien non seulement de son président, celui de la FAF Mohamed Raouraoua, qui témoigne du prolongement du contrat du sélectionneur et de tout son staff jusqu'au mois de décembre 2010, mais surtout de tout le peuple algérien qui n'oubliera pas de sitôt que c'est grâce à lui que notre pays est revenu sur la scène mondiale après vingt-quatre ans d'absence. Que c'est encore lui qui a cru le premier en la qualification, même s'il ne l'a pas crié sur les toits, et qui a fait passer l'Equipe nationale de la 103e à la 28e place du classement FIFA. Une performance qui restera dans les annales pour un entraîneur arabe et africain. Alors, il est temps, une bonne fois pour toutes, de laisser Saâdane faire son boulot et le soutenir, car nul n'est parfait. L'échéance de la CAN en Angola est déjà à nos portes et il y a une dynamique à préserver, un défi à relever, un statut à défendre et une Coupe du monde à préparer, et, selon le paysage actuel, seul Saâdane est l'homme de la situation. Une chose est sûre, ce tournoi continental sera en vérité le baromètre qui jaugera des réelles capacités du sélectionneur à aller encore de l'avant pour donner une autre dimension à l'équipe d'Algérie lors du prochain Mondial. A moins qu'un autre scénario, similaire à celui de 2004, serait prédit … !