Les rites de la mort sont aujourd'hui islamisés : la toilette, l'embaumement, la prière ainsi que l'enterrement sont conformes aux rites de l'islam, tels qu'ils ont été définis par les écoles juridiques musulmanes, qui s'inspirent du Coran et de la tradition du Prophète (sunna). Cependant, on relève des croyances et des traditions propres aux peuples maghrébins qui semblent très anciennes. L'une des croyances fondamentales est que le mort est comme endormi et qu'il est conscient de tout ce qui se passe autour de lui, mais qu'il ne peut pas bouger. C'est pourquoi, on recommande de ne pas pleurer ni de se lamenter, car il souffre. Ce n'est que dans la tombe que le mort reprend conscience et découvre son état : s'il est croyant, il récite la formule de foi, s'il s'agit d'un mécréant, il se met à hurler. Mais ses hurlements ne sortent pas et se perdent dans les profondeurs de la terre, car autrement, ils effraieraient les vivants et les angoisseraient pour le restant de leurs jours. Dans la tombe, le défunt se retrouve seul, avec ce qu'on appelle son «fa'al», c'est-à-dire ses actes, bons ou mauvais, qui le jugeront. Le «fa'al» du croyant est comme une douce brise, tandis que celui du mécréant et du méchant souffle comme une tempête et le torture jusqu'au lever du jour.