Il faut dire que le théâtre chez les Hamadou c'est une affaire familiale. Outre des parents qui écrivent, décorent et mettent en scène des pièces de théâtre «faites maison», comme ils disent, et en plus du «jeune premier» Heïtham qui a remporté le 1er prix d'interprétation masculine au 13e Festival constantinois du théâtre pour enfants, il y a aussi l'aînée, Zineb, une lycéenne qui prépare son baccalauréat et qui est également actrice. Tout a commencé dans les années 1990, raconte M. Hamadou, lorsque la passion des planches a «agrippé» ce paisible père de famille, fonctionnaire à la direction de l'éducation. «Mon penchant pour le 4e art s'est développé au contact des Scouts musulmans algériens», révèle-t-il. Il a aussitôt commencé, alors instituteur, à monter Atfal El-Djazira constituée essentiellement de ses élèves. Il écrit alors avec l'aide de sa femme L'île verte suivie de L'île des rêves puis de La princesse du palais. Premières expériences, premiers prix. Les Hamadou prennent de plus en plus goût au théâtre et découvrent le contact d'un «vrai» public, des jurys et des compétitions. Dès lors, ce cadre de l'éducation nationale, fort de ses convictions, œuvre à la promotion du théâtre pour enfants dans la wilaya de Khenchela. Il considère que les planches sont pour les enfants une «deuxième école qui développe la sensibilité de l'enfant et le prépare à choisir sa voie avec discernement». Ainsi, cet éducateur, qui s'est vu primer dès les premières représentations de ses pièces, a su dévoiler les talents cachés de dizaines d'enfants. La troupe Atfal El-Djazira a participé à 28 festivals, ponctués de 16 consécrations collectives ou individuelles. Pour Fadéla, «le théâtre pour enfants est un milieu de convivialité, de complicité et de jeux.» Et de souligner : «Les enfants ont besoin d'aimer ce qu'ils font pour le réussir».