Attache Pour gagner leur vie, les jeunes partent ailleurs, mais reviennent tous pour la «ouaâda». Pour toutes les personnes du troisième âge, El-Keurt reste toujours le vieux Mascara, situation de fait que nul ne peut contester, car cette localité a été habitée bien avant que ne soit construite la première demeure de l?actuelle capitale de l?Emir qui ne cesse de s?agrandir au fil des années. Intégrée dans un premier temps sous forme de quartier à Mascara, El-Keurt a été élevée au rang de commune à la suite du récent découpage administratif, car les Mecharef sont restés fidèles à leur terre natale, s?opposant à toutes les démarches visant à les déplacer de cette région même au cours des périodes difficiles. Certes, faute de débouchés, des centaines de jeunes de la localité ont immigré sous d?autres cieux, mais, nostalgie oblige, ils reviennent toujours à El-Keurt l?espace d?un week-end où d?un court séjour, mais tous se donnent rendez-vous pour la fête populaire (ouaâda) organisée annuellement dans la région. Située à 3 km seulement du chef-lieu de la wilaya, la commune tente, aujourd?hui, de voler de ses propres ailes malgré sa situation budgétaire peu reluisante. Elle y arrive plus ou moins grâce aux subventions allouées par l?Etat. Convaincus de la pauvreté de leur commune, les citoyens n?ont d?autre alternative que d?accorder des circonstances atténuantes aux élus qui se suivent sans pour autant parvenir à changer l?aspect de la région à vocation agricole. Néanmoins, cette même population dénonce avec fermeté l?absence manifeste de la volonté affichée par les élus locaux vis-à-vis du projet ayant trait à la préservation et à l?entretien du cimetière de la commune. Pourtant, dans ce contexte, un expert foncier ayant son siège à Mascara et en possession des cartes topographiques de la commune, s?est engagé par écrit à procéder à titre gracieux à la délimitation du périmètre où reposent les morts, geste non suivi d?effet par les responsables locaux qui ne semblent accorder que très peu d?intérêt à cette opération. Outre, ce problème, la situation alarmante des rares avaloirs réalisés à l?intérieur du tissu urbain suscite la polémique parmi la population. En effet, censés canaliser les eaux pluviales en période hivernale et, faute d?un curage régulier, cette canalisation reste bouchée et, par voie de conséquence, pénalise les citoyens. Pour résumer la situation, la commune d?El-Keurt est noyée dans des problèmes multiples, complexes, graves et contraignants liés au logement, à l?emploi, à l?éducation, à la culture, aux sports et aux loisirs. Plus de 90 % de la population active exerce en dehors de la localité même si à proximité sont implantées 10 entreprises : Sonatrach, ETGR, Asmidal, Enaqs, Emaco, Etem? Dans le domaine de l?éducation, la commune ne dispose ni d?un CEM ni d?un lycée, incitant les élèves admis en sixième et au troisième palier à poursuivre leurs études à Mascara.