Résumé de la 53e partie n Quand Sheila Webb apprend l'assassinat d'Edna, elle reste sans voix. Elle ne sait rien qui puisse aider l'inspecteur. Dès mon arrivée à Londres, j'allai droit chez Beck. Brandissant son cigare vers moi : — Pas si bête, après tout, votre histoire de croissant, concéda-t-il. — J'ai enfin levé un lièvre, non ? — Sans aller jusque-là, je reconnais que notre ingénieur du 62, Wilbraham Crescent n'est pas aussi blanc qu'il n'y paraît. Il y a cinq semaines, il est parti subitement en voyage. Pour la Roumanie. Aussi, mon ami, vous pouvez vous activer. J'ai obtenu pour vous tous les visas nécessaires et un joli petit passeport tout neuf. En vous remettant vos papiers, nous vous indiquerons le nom de votre correspondant. Allez, documentez-vous à fond sur ce Mr Ramsay. Ça n'a pas l'air de vous faire plaisir ? ajouta-t-il en m'épiant au travers d'un nuage de fumée. L'avion partait à 10 heures du soir. J'allai tout d'abord rendre visite à Hercule Poirot qui, cette fois-ci, dégustait du sirop de cassis, qu'il m'offrit aussitôt, que naturellement je refusai. Et Georges m'apporta mon whisky. Rien n'avait changé dans nos habitudes. — Vous avez l'air déprimé, fit Poirot. — Non pas. Je pars en voyage. Et vous, comment marchent vos travaux littéraires ? — J'ai lu les notes que vous m'aviez laissées avec beaucoup d'intérêt, fit Poirot. — Pas grand-chose, à vrai dire. Tous ces bavardages de voisins, c'était du vent ! — Erreur foncière ! En tout cas, deux des personnes que vous avez interrogées ont dit des choses lumineuses. — Lesquelles ? Et qui donc ? Poirot me renvoya d'une manière assez vexante à mes notes : — Relisez-les soigneusement. Vous comprendrez alors, ça vous sautera aux yeux. Et la marche à suivre, c'est de continuer à aller bavarder avec de nouveaux voisins. — Il n'y en a pas d'autres ! — Si. Il y a toujours quelqu'un qui a vu quelque chose, c'est ma théorie. — Mais aberrante dans cette affaire. D'ailleurs, j'ai des nouvelles à vous donner : un autre meurtre. — Vraiment ? Si vite ? C'est passionnant. Je lui racontai tout. Il me bombarda de questions, exigea tous les détails. Je lui parlai de la carte postale que j'avais remise à Hardcastle. — «Souviens-toi. 413 ou 4 h 13», répétait-il. Oui, c'est bien de la même veine. Je le regardai, étonné. — Que voulez-vous dire ? Les paupières de Poirot s'abaissèrent. — Ce qui manque sur cette carte, proféra-t-il, c'est l'empreinte d'un doigt sanglant. — Quel est le fond de votre pensée ? demandai-je inquiet. — Tout se clarifie. Comme toujours, l'assassin ne peut laisser courir les événements. — Qui est l'assassin ? Mais Poirot était bien trop malin pour répondre à cette question-là. — Pendant votre absence m'autorisez-vous à faire ma petite enquête ? — C'est-à-dire ? — Ecrire à un de mes vieux amis avocats, Me Enderby, pour qu'il se plonge dans les actes de mariage de Somerset House. Et aussi expédier quelques télégrammes à l'étranger. (à suivre...)