On s'attendait à tout, sauf à une déroute, pour ne pas dire une déculottée dans les règles de l'art infligée par une sélection du Malawi à une équipe algérienne qui ne s'est, apparemment, pas remise de son match contre l'Egypte, le 18 novembre dernier à Khartoum. Comme entrée en matière, on ne peut pas faire pire pour un Mondialiste venu défendre un statut et confirmer un parcours qualificatif hautement mérité, et surtout concrétiser des ambitions affichées clairement la veille de cette joute continentale. D'ailleurs, je ne voudrais pas jouer l'oiseau de mauvais augure, mais si on se réfère aux chiffres et à l'histoire de notre participation à la CAN c'est simple : à chaque fois que les Verts sont battus d'entrée dans cette compétition, ils sont systématiquement éliminés dès le premier tour. Qu'on s'en souvienne : pour la première apparition algérienne en 1968, en Ethiopie, l'équipe entraînée par Lucien Leduc s'est fait balayer par la Côte d'Ivoire de Laurent Pokou (0 à 3), avant de se ressaisir face à l'Ouganda (4 à 0), mais la défaite face à l'équipe hôte (1 à 3) précipitera la sortie des coéquipiers de Lalmas, seul joueur algérien à avoir marqué un triplé en phase finale. Vingt ans plus tard, au Burkina Faso, l'Algérie connaîtra sa plus mauvaise prestation africaine en débutant par une défaite face à la Guinée (0 à 1), puis une autre contre le Burkina (1 à 2) et enfin le Cameroun (1 à 2), quittant la compétition avec zéro point dans son escarcelle. Et comme, il n'y a jamais deux sans trois, en 2002, au Mali, les Verts tombent d'entrée contre les Super Eagles du Nigeria (0 à 1), ils se font accrocher par le Liberia (2 à 2) et font leurs valises après une défaite face au pays organisateur à Bamako (0 à 2). Une remarque s'impose : à chacune de ces éditions, l'Algérie avait comme adversaire dans son groupe le pays organisateur (Ethiopie, Burkina Faso et Mali). La CAN 2010 ne dérogera pas à la règle puisque la bande à Rabah Saâdane rencontrera l'Angola lors du dernier match (le 18 de ce mois), mais avant cela elle devra disputer une première «finale» face aux Aigles maliens pour essayer de préserver ses chances pour passer au second tour. La mission des Verts sera extrêmement délicate face à une équipe constellée d'individualités qui a prouvé qu'elle avait de la qualité et de la ressource, même si elle a laissé transparaître des faiblesses en défense. Espérons seulement que la gifle reçue, hier, des Malawites fera redescendre l'Equipe nationale de son nuage pour remettre les pieds sur terre et prendre conscience de l'importance du match contre le Mali, car en cas de d'échec, c'est l'élimination avant même l'ultime journée.