Expression n Une séance de projection de plusieurs films documentaires a eu lieu, hier, à la filmathèque Mohamed-Zinat (Riad-el-Feth). Cette soirée documentaire a été organisée à l'initiative du ciné-club de l'association culturelle Chrysalide et en partenariat avec Cinéma et Mémoire de Béjaïa, une association chargée de la promotion cinématographique et de la formation dans le domaine de l'audiovisuel. Le réalisateur, Abdenour Ziani, qui donnera le coup de sifflet avec Fateh, récit d'un spectateur jugé plus ou moins particulier. Plâtrier et poète, ce dernier découvre la magie du 7e art. Durant 13 minutes, le réalisateur essayera de dresser le portrait de cet homme.Ce film a été suivi de Harguines, Harguines, un documentaire réalisé par Meriem Achour Bouakaâz dans lequel la réalisatrice s'est penchée sur le sujet de l'émigration clandestine. Le film met en scène quatre jeunes téméraires, Fateh, Zoli, Ali et Michael, qui décident, au-delà des risques majeurs, de prendre le large et de quitter l'Algérie. Durant 24 minutes, la réalisatrice tentera de percer le mystère des motivations qui poussent les jeunes à ce suicide des temps modernes. Le troisième film est celui de Bahia Bencheikh El Fegoun. Il a pour titre C'est à Constantine. Il s'agit d'une sorte de pèlerinage effectué par la réalisatrice qui revient sur sa terre natale qu'elle a quittée il y a sept ans. A travers les témoignages de ses proches et son retour sur les lieux de son passé, la réalisatrice tentera de cerner le nouveau visage de sa ville et de se réconcilier avec son identité. La deuxième partie de la soirée a été réservée aux œuvres issues de l'atelier documentaire de 2009, dont Une Simple Visite de Abderrahmane Krimat. Accompagné de sa caméra et de son ami Djilali, le réalisateur se dirige vers El Bayadh à la rencontre des nomades. Quant à la réalisatrice franco-algérienne, Nadia Chouieb, elle tentera de collecter quelques éléments constituant son identité, ou plutôt ses identités. Retour vers un point d'équilibre est un documentaire de 20 minutes qui présente un voyage visuel, la réalisatrice s'étant concentrée sur sa symbolique. Pour finir, les cinéphiles ont pu revoir le film de Brahim Hadj Slimane consacré à Kateb Yacine, et qui a pour titre La Troisième Vie de Kateb Yacine. Durant 25 minutes, il ira à la rencontre des anciens compagnons de Kateb, en l'occurrence les membres de sa troupe à Sidi Bel Abbes. Sur fond d'extraits de Mohamed prends ta valise, le réalisateur donnera la parole à des gens ayant côtoyé le défunt poète et qui tenteront de nous éclairer sur cet homme aux facettes multiples. Pour rappel, ce documentaire a été projeté à Alger le 17 décembre dernier durant l'hommage dédié à Kateb Yacine intitulé Cinq escales pour une étoile. A noter que ces documentaires ont été réalisés durant les Rencontres de films documentaires de Béjaïa de 2008 et 2009. Ces films s'inscrivent dans le cadre d'un travail d'ateliers et se présentent comme le reflet de la réalité et l'expression de situations saisissantes d'actualité. Les films présentés sont originaux et directs ; chacun des réalisateurs est à l'écoute du quotidien, près de ceux qui le font dans la douleur et l'indifférence de la société. Il va à la rencontre du réel et s'emploie à le débusquer et à chercher ce qui pourrait accrocher et faire interroger le public. Ce sont des films qui parlent d'eux-mêmes, saisissants, parfois émouvants, notamment celui qui traite des harragas. On est interpellé, bouleversé – et c'est un film qui s'interroge sur le devoir de l'Etat envers cette jeunesse qui, désespérée de vivre dans un pays sans issue, risque sa vie en mer. On est appelé en tant que citoyens à réagir contre ce phénomène.