Ciudad Juarez enterrait hier, mardi, les 16 lycéens massacrés deux jours plus tôt lors d'une fête, un carnage exceptionnel, même dans cette ville mexicaine qui enregistre jusqu'à une dizaine de meurtres par jour, derrière lesquels plane l'ombre des cartels de la drogue. Certaines familles de victimes avaient érigé dans leurs domiciles de petits autels recouverts de photos des jeunes défunts et d'images religieuses, comme chez José Adrian Hernandez qui venait de recevoir une distinction pour son succès dans ses études. On l'y voit riant, en vacances avec sa petite amie et ses copains, et très sérieux, toque de bachelier sur la tête le jour de sa remise de diplôme. Ce massacre avait marqué le début d'un week-end prolongé particulièrement sanglant dans le nord du Mexique : 46 victimes, toutes tuées par balles, à Ciudad Juarez, Torreon et Magdalena, dans les trois Etats de Chihuahua, Coahuila et Sonora, qui couvrent les 3 000 kilomètres de frontière avec les Etats-Unis. Le Président mexicain a condamné «le lâche assassinat» des lycéens depuis Tokyo, où il était en visite officielle.