Clash La JS Kabylie peut-elle se permettre une crise à sept journées de la fin alors que l?équipe est leader du championnat et joue un titre qu?elle n?a plus gagné depuis neuf ans ? Rien ne va plus chez les Canaris après trois jours seulement de leur victoire face au MC Oran. Les déclarations du président Hannachi au quotidien La Dépêche de Kabylie ont provoqué le départ de l?entraîneur Azzedine Aït Djoudi, irrité par les critiques portées à son encontre. En effet, à la reprise des entraînements, le coach kabyle était absent en ce début de semaine, alors que son président s?affichait au premier rang, à l?hôtel El-Aurassi, lors de l?annonce officielle par Bouteflika de sa candidature pour la présidentielle de 2004. Hier lundi, toujours pas d?Aït Djoudi aux entraînements qui aurait annoncé sa démission. Apprenant cette nouvelle, Hannachi n?a pas cherché à savoir ? c?est comme s?il avait voulu provoquer cette situation ? et s?est mis tout de suite en contact avec Mahieddine Khalef pour la reprise en main de l?équipe. L?ancien sélectionneur national et coach de la JSK a, dans un premier temps, essayé de raisonner les deux hommes, estimant que le moment n?était pas opportun pour provoquer une telle crise alors que les Canaris restent sur une série de bons résultats en championnat. Avec sa victoire, le week-end dernier, face au MC Oran, la JSK a réalisé sa onzième sortie sans défaite en compétition officielle. La dernière défaite des coéquipiers de Saïb remonte au 23 octobre 2003 face au RCK à Kouba (0-2). Depuis, l?équipe est invaincue et reste sur cinq victoires consécutives, quatre en championnat (WAT, USMAn, MCA et MCO) et une en coupe d?Algérie (Imen Tindouf). A Tizi Ouzou, elle n?a perdu aucun match et elle n?a fait qu?un seul faux pas : un nul (0-0) face à l?ASO Chlef. Et c?est justement ce résultat qui est le point de départ d?une crise en sourdine entre Hannachi et Aït Djoudi. Le boss kabyle avait d?ailleurs songé à limoger son entraîneur avant de se raviser et de l?attendre au tournant, car, selon les proches du club, le courant ne passait plus entre les deux hommes. Le nul arraché à l?USMA à Bologhine, après un bon coaching d?Aït Djoudi, puis le passage de la JSK à la tête du classement après la trêve et avec trois points d?avance sur le champion en titre, l?USMA (qui rendra visite à Tizi Ouzou dans quatre journées), renforcent la position de l?entraîneur kabyle. Reste la manière de jouer qui, apparemment, ne plaît pas à certains dont Hannachi fait son cheval de bataille pour critiquer et demander des comptes à Aït Djoudi. N?appréciant pas du tout cette manière de faire, alors que l?équipe est en bonne voie pour s?adjuger un douzième titre, Aït Djoudi dit basta et claque la porte. Cette situation dénote le gros problème de communication qui existe au sein de la formation chère à la Kabylie et qui a souvent mis le club dans une crise latente. Souvenez-vous de l?épisode Saïb ou tout récemment celui de Bendahmane, ou encore de Belkaïd pour dire que les choses n?ont pas été toujours roses ni faciles pour l?entraîneur surtout. Par ailleurs, il faudra s?attendre à une vive réaction des supporters, notamment des représentants des ârchs qui ont souvent soutenu Aït Djoudi et non pas Hannachi qui, à leurs yeux, roule pour le pouvoir. Evidemment, on comprend la position délicate du président qui, quelque part, est obligé de «jouer le jeu» pour le bien du club (projet d?un nouveau stade à Tizi Ouzou, aides de l?Etat et des sponsors?). Hier encore, tout était confus : les deux hommes, à savoir Hannachi et Aït Djoudi, ne se sont pas parlés ni rencontrés pour aplanir leurs divergences, chacun attendant des explications de l?autre ; alors que Mahieddine Khalef, l?homme des situations délicates, et que Hannachi a sollicité pour reprendre l?équipe, n?a pas dit son dernier mot. Ce qui est maintenant certain, c?est que cette crise, s?il arrive par malheur qu?elle s?amplifie et qu?elle dure, ne peut profiter qu?à une seule équipe : l?USM Alger. Les Rouge et Noir, qui sont à trois points de la JSK, voudront bien investir dans cette situation pour reprendre la tête du classement. Et ne ce sont pas des enfants de ch?ur. Les Canaris sont donc avertis s?ils ne veulent pas vivre une autre désillusion qui risquerait de faire tout exploser.