Engagement n Une mission internationale représentant l'ONU et les pays africains, en visite, hier, dimanche, au Niger, a estimé avoir reçu des putschistes les «garanties nécessaires» quant à une normalisation de la situation. «Avec les membres de la junte, nous avons discuté de comment faire pour que le pays retrouve dans les plus brefs délais une vie constitutionnelle normalisée. Ils nous ont donné les garanties nécessaires», a indiqué le président de la Cédéao, Mohamed Ibn Chambas. Répondant aux nombreux appels de la communauté internationale, la junte a annoncé samedi des élections, sans préciser de date. La délégation internationale, qui devait repartir dans la soirée, a indiqué qu'une nouvelle constitution serait élaborée, dans le cadre d'un dialogue avec toutes les forces vives de la nation. Outre M. Chambas, elle comprenait Saïd Djinnit, représentant du secrétaire général de l'ONU en Afrique de l'Ouest, et Ramtane Lamamra, commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine (UA). Elle s'était rendue au Niger pour faire un point de la situation après le putsch. Jeudi, un «Conseil suprême pour la restauration de la démocratie» (Csrd, junte) a déposé le Président Mamadou Tandja à l'issue de combats autour du palais présidentiel. Il a dissous le gouvernement et suspendu la Constitution très controversée adoptée en août 2009. «Notre intention est d'assainir la situation politique, de réconcilier les Nigériens. Nous comptons organiser les élections, mais avant, il faut assainir la situation», a assuré samedi le colonel Djibrilla Hamidou Hima, l'un des hommes forts du Csrd. Autre gage de bonne volonté, les putschistes ont annoncé samedi la libération des ministres qu'ils détenaient. Toutefois, le colonel Hima a indiqué, hier, à des journalistes, que l'ancien Premier ministre, l'ancien ministre de l'Intérieur et l'ancien ministre des Finances étaient toujours retenus «pour leur sécurité». «M. Tandja est dans un local appartenant à l'intendance de la présidence et est gardé dans de très bonnes conditions», a poursuivi le colonel. Deux responsables de l'ex-parti au pouvoir, le Mouvement national pour la société de développement (Mnsd), ont affirmé, hier, dimanche, qu'outre M. Tandja, sept ministres restaient aux mains des militaires. Selon eux, il s'agit des ministres de l'Intérieur, de l'Equipement, des Finances, des Affaires étrangères, des Transports, de la Défense et de la Justice. La communauté internationale a largement condamné ce coup d'Etat et appelé à un retour à la démocratie après avoir vivement critiqué ces derniers mois M. Tandja. Hier, de nouvelles manifestations pro-junte de «plusieurs milliers de personnes» ont eu lieu à Zinder, deuxième ville du pays et à Dosso (sud) et Tahoua (ouest). Aucun trouble significatif n'a été signalé depuis le coup d'Etat.