Caban et smoking flirtent avec des robes «trapèze», «scandale», «tableaux de maîtres», dans un univers féerique : le Petit Palais, musée des Beaux Arts de la ville de Paris, accueille une exposition inédite retraçant 40 ans de création d'Yves Saint Laurent. Aucune rétrospective de cette ampleur consacrée au grand couturier français, disparu en 2008, n'avait été organisée depuis la première du genre au Metropolitan Museum de New York en 1983. L'exposition, qui ouvrira demain, jeudi, ses portes au public, est composée de 307 modèles de haute couture déclinés par thème et issus des quelque 5 000 pièces conservées à la fondation Pierre-Bergé - Yves-Saint-Laurent. Elle est ponctuée de films et de photos retraçant l'œuvre de «celui qui, après Chanel, a donné le pouvoir aux femmes en utilisant le vêtement masculin» et a voulu «habiller la rue». Des débuts du jeune créateur, successeur de Christian Dior, en 1957-58, au dernier défilé de 2002, c'est également une fresque théâtrale qui sublime des moments clés de sa carrière, à l'aide d'une scénographie (Nathalie Crinière) transformant tour à tour l'espace en atelier, palette de peintre ou salle de bal, inspirée du Guépard de Luchino Visconti. L'exposition comprend les différentes collections ayant marqué sa carrière de créateur. Dix pièces majeures de la garde-robe de Catherine Deneuve, inspiratrice et amie fidèle du couturier, sont présentées dont la robe grain de poudre noir et satin ivoire créée pour «Belle de Jour» (1967). Années 70, années «scandale» ? Yves Saint Laurent pose nu devant l'objectif de Jeanloup Sieff pour la publicité de lancement de son premier parfum pour homme, photo qui acquiert le statut d'icône et dont l'ensemble des prises de vue est présenté pour la première fois au public.