Décision n La plupart des étudiants que nous avons rencontrés nous ont affirmé qu'ils ne veulent pas «revenir au pays à la fin de leur cursus». «Je vais être franc avec vous, j'aurais aimé mettre mon savoir au service de mon pays. Mais je tiens à vous dire que j'ai travaillé pendant six mois pour un salaire de 20 000 Da. Alors que si j'ai la chance d'aller en France, je suis sûr que je gagnerai cinq fois plus. Là-bas, si tu as des compétences tu trouves un emploi alors qu'ici on ne prend pas en considération les compétences», nous dit Mourad. «Mais si je ne reste pas en France, il est hors de question que je revienne trimer ici», a-t-il ajouté. Cet avis est partagé par pratiquement tous les étudiants que nous avons rencontrés. «Pourquoi revenir ?», nous ont-ils dit. «Sincèrement, je ne reviendrai pas car là-bas c'est plus facile de trouver un emploi. Ici, il y a des jeunes qui ont un mastère ou même un doctorat mais ne trouvent pas de travail car, dans certains cas, il faut payer pour décrocher un poste donc je n'ai pas le choix», dit Hakim qui postule pour un visa d'études en France. «Je reviendrai uniquement pour voir ma famille car je n'ai rien à faire dans ce pays», a-t-il ajouté. El-Hadi est aussi affirmatif : «Il est hors de question que je revienne ici. Il faut qu'il y ait une raison pour revenir, mais je crois qu'il n'y en a pas.» Yahia qui vient de terminer ses études en informatique de gestion, nous a expliqué qu'il aurait aimé rester ici pour travailler mais que cela fait presque une année qu'il cherche un travail et n'a rien trouvé. «Je vais être franc avec vous, une fois sur le sol français, c'est possible de travailler et je ne vais même pas étudier surtout si je trouve des difficultés.» Notre interlocuteur n'a pas, non plus, écarté la possibilité d'aller au Canada ou aux Etats-unis s'il rencontre des problèmes en France. «Je voudrais rester en France surtout pour la langue, mais si je trouve des difficultés c'est facile d'obtenir un visa pour le Canada ou les Etats-Unis. C'est ce que font aussi la plupart des étudiants algériens.» Même son de cloche pour Dalila qui affirme qu'elle ne va «certainement pas revenir dans ce pays». «Si j'ai mon visa pour la France ou l'Allemagne, je vais tout faire pour régulariser ma situation et y rester. Sinon, je vais demander un visa pour le Canada, car c'est plus facile de l'obtenir une fois arrivée en France. L'essentiel c'est de ne plus revenir pas ici.» Kamel aussi assure que s'il trouve un travail, il ne reviendra pas en Algérie. «Mais si j'ai mon doctorat ou mon mastère et que je ne trouve pas de travail, je préfèrerai revenir au pays pour enseigner ou faire autre chose», a-t-il précisé.